«Porter à la terre cette paix qui nous remplit de joie chaque fois que nous rencontrons Jésus»
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Le Pape François a présidé la messe ce dimanche matin dans la basilique Saint-Pierre en ce jour où l'Eglise célébrait la journée missionnaire mondiale. Une journée qui vient rappeler combien chacun est appelé à témoigner de la vie du Christ au monde. Dans son homélie, François a tenu à s'arrêter sur trois mots: un nom, un verbe et un adjectif. «Le nom est la montagne : Isaïe en parle lorsqu’il prophétise une montagne du Seigneur» a expliqué le Pape. Cette montagne de Galilée, racontée dans les Evangiles est le «lieu des grandes rencontres entre Dieu et l’homme, c’est aussi l’endroit où Jésus reste des heures et des heures en prière».
Cette montagne, «que dit-elle, à nous ?» a demandé le Souverain Pontife. «Que nous sommes appelés à nous approcher de Dieu et des autres». C'est le lieu de la prière et du silence et celui où le regard de Dieu embrasse tous les hommes a t-il précisé. «La montagne nous rappelle que les frères et les sœurs ne doivent pas être sélectionnés mais embrassés, avec le regard et surtout avec la vie».
Quitter une vie horizontale
«Au cœur de ce mois missionnaire, a poursuivi François, demandons-nous : qu’est-ce qui compte pour moi dans la vie ? Quels sont les sommets que je vise ?». Et le Pape de s'arrêter sur le verbe "monter". Comme Isaïe nous exhorte à «monter à la montagne du Seigneur, nous ne sommes pas nés pour rester à terre, pour nous contenter de choses basses, nous sommes nés pour rejoindre les hauteurs». Le Saint-Père a ainsi rappelé l'importance de «quitter une vie horizontale, lutter contre la force de gravité de l’égoïsme, accomplir un exode de soi-même».
Pour se préparer à une bonne ascension, il faut donc savoir se délester, a poursuivi le Pape, s'alléger de ce qui est inutile. «C’est aussi le secret de la mission : pour partir il faut quitter, pour annoncer il faut renoncer» a-t-il précisé.
Personne n'est exclu du cœur de Dieu
Le troisième mot qui résonne est enfin l’adjectif tous, qui domine dans les lectures du jour. «Le Seigneur s’obstine à répéter ce tous. Il sait que nous, nous sommes obstinés à répéter “mon” et “notre” : mes affaires, notre nation, notre communauté, mais ne cesse de répéter ce "tous". Personne en effet n'est exclu de son coeur, a précisé François, de son salut. «Voilà la mission : gravir la montagne afin de prier pour tous, et descendre de la montagne afin de se donner à tous». Dans ce mouvement de monter et de descendre, le chrétien est toujours en sortie.
Le Pape a posé une autre question en poursuivant son homélie: «Faisons-nous nôtre l’invitation de Jésus, ou bien nous en tenons-nous à nos affaires ?». La mission du chrétien est bien d'aller vers les autres a-t-il relevé. Le témoin de Jésus «n’est jamais en crédit de reconnaissance de la part des autres, mais en débit d’amour envers celui qui ne connaît pas le Seigneur.»
«Faites des disciples»
Pour aller à cette rencontre des autres, les instructions du Seigneur sont très claires, a rappelé François: «faites des disciples». Mais si l'Eglise annonce bien seulement si elle vit en disciple, le Pape a tenu à souligner ce que signifiait être disciple: il ne s'agit pas de faire du prosélytisme mais bien de témoigner. «C’est cela la mission : donner de l’air pur, de haute altitude, à celui qui vit plongé dans la pollution du monde» a conclu le Saint-Père, «porter à la terre cette paix qui nous remplit de joie chaque fois que nous rencontrons Jésus sur la montagne, dans la prière ; montrer par la vie, et aussi avec des mots, que Dieu aime chacun et ne se fatigue jamais de personne».
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