L'éducation à la paix, essentielle pour les futures générations
«Calligraphie pour le dialogue : promouvoir la culture de la paix à travers la culture et l’art», c’est le nom de l’exposition à l’Université pontificale du Latran, en mémoire du Cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux de 2007 à sa mort en 2018. Une exposition inaugurée ce jeudi 31 octobre en présence du Pape François, qui a rappelé l’importance du cœur de travail du cardinal Tauran : l’éducation à la paix.
L’éducation à la paix est essentielle, a expliqué le Saint-Père dans les murs de l’Université du Latran, car la responsabilité envers les nouvelles générations exige de les former et de les écouter pour «répondre aux défis de notre temps, sans nier la valeur immuable de la vérité, mais avec un langage compréhensible et contemporain». Aujourd’hui, il ne suffit pas de critiquer le passé ou l’existant, il s’agit, a détaillé François, de «faire preuve de créativité et de propositions pour l'avenir, en aidant chaque personne à grandir», passer ainsi du statut de spectateur à celui de protagoniste et fournir aux prochaines générations une méthode capable de valoriser l’expérience, qu’elle soit positive ou négative. Pour éviter les messages abstraits et inaudible, mieux vaut transmettre l’expérience des valeurs et des vertus que de se contenter de donner des indications.
Une exhortation qui concerne non seulement les croyants, «mais tous ceux qui sont motivés par le bien», qui savent «combien le dialogue est nécessaire sous toutes ses formes». Un dialogue qui ne consiste pas uniquement à prévenir et résoudre les conflits , mais également à faire ressortir les «valeurs et les vertus que Dieu a écrites dans le cœur de chaque homme et rendues évidentes dans l'ordre de la création».
La paix comme message
«Chercher et explorer toutes les possibilités de dialogue ne sont pas seulement une façon de vivre ou de coexister, mais plutôt un critère éducatif», a ainsi éclairé l’évêque de Rome, avant saluer la mémoire du cardinal Jean-Louis Tauran, «Il nous a fait comprendre qu'il ne suffit pas de s'arrêter à ce qui nous rapproche, mais qu'il faut explorer de nouvelles possibilités pour que les différentes traditions religieuses puissent transmettre, outre un message de paix, la paix comme message».
En juin 1993, à Vienne, lors de la Conférence des Nations Unies sur les droits de l'homme, alors que Mgr Tauran, secrétaire pour les relations avec les États, venait de terminer son discours, rappelant le nécessaire dialogue entre les religions, en quittant la tribune, il s'est retrouvé, par hasard, a raconté le Saint-Père, devant un membre de la délégation saoudienne qui lui a demandé comment faire pour approfondir l'importance du dialogue. Sa réponse a été : "Nous pouvons le faire quand je viendrai dans son pays". Un désir qui l'a accompagné au fil des ans, selon le Pape François, et ne s'est réalisé que quelques mois avant son décès avec sa visite à Riyad en avril 2018.
Du 14 au 20 avril 2018, le cardinal Tauran s’était rendu en Arabie Saoudite où il avait rencontré le roi Ben Salmane et diverses autorités religieuses musulmanes. Une étape dans l’ouverture du royaume saoudien aux autres religions.
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