Nagasaki : le Pape appelle à l’interdiction des armes nucléaires
Marchant sur les pas de Jean-Paul II venu à Nagasaki le 25 février 1981, François a déclaré que «ce lieu nous rend davantage conscients de la souffrance et de l’horreur que nous les êtres humains nous sommes capables de nous infliger. La croix bombardée et la statue de Notre-Dame, récemment découvertes dans la cathédrale de Nagasaki, nous rappellent une fois de plus l’horreur indescriptible vécue dans leur propre chair par les victimes et leurs familles», a souligné le Pape.
Rappelant que la possession d’armes de destruction massive met à l’épreuve le désir de paix et de stabilité ancré dans le cœur de l’humanité, l’évêque de Rome a constaté que «notre monde vit la perverse dichotomie de vouloir défendre et garantir la stabilité et la paix sur la base d’une fausse sécurité soutenue par une mentalité de crainte et de méfiance qui finit par envenimer les relations entre les peuples et empêcher tout dialogue possible».
La sécurité internationale ne peut pas se baser sur une menace de destruction
«La paix et la stabilité internationales sont incompatibles avec toute tentative de compter sur la peur de la destruction réciproque ou sur une menace d’anéantissement total ; elles ne sont possibles qu’à partir d’une éthique globale de solidarité et de coopération au service d’un avenir façonné par l’interdépendance et la coresponsabilité au sein de toute la famille humaine d’aujourd’hui et de demain», a expliqué le Pape.
En remarquant une nouvelle fois que l’argent dépensé dans des armements de plus en plus sophistiqués devrait plutôt être investi dans les services à la population et la protection de l’environnement, François a appelé à construire une confiance mutuelle impliquant la participation de tous : «individus, communautés religieuses, société civile, Etats dotés d’armes nucléaires et ceux qui n’en possèdent pas, secteurs militaires et privés, et organisations internationales».
«L’Église catholique, pour sa part, est irrévocablement engagée dans la décision de promouvoir la paix entre les peuples et les nations : c’est un devoir auquel elle se sent obligée devant Dieu comme devant tous les hommes et femmes de cette terre. Nous ne pourrons jamais nous lasser d’œuvrer et de soutenir avec une insistance persistante les principaux instruments juridiques internationaux de désarmement et de non-prolifération nucléaire, y compris le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires», a rappelé François, en soulignant l’engagement particulièrement précis de l’épiscopat japonais sur ce sujet.
Un appel à la responsabilité des leaders politiques
«Convaincu qu’un monde sans armes nucléaires est possible et nécessaire, je demande aux leaders politiques de ne pas oublier que ces armes ne nous défendent pas des menaces contre la sécurité nationale et internationale de notre temps», a-t-il martelé, dans la filiation, notamment, de Jean XXIII et de Paul VI. «Il devient crucial de créer des instruments qui assurent la confiance et le développement mutuel, et de compter sur des leaders qui soient à la hauteur des circonstances», a-t-il lancé à l’adresse des responsables politiques.
Le Pape a ensuite prononcé ces mots de la célèbre prière de saint François d’Assise :
«Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
là où il y a la haine, que j’apporte l’amour,
là où il y a l’offense, que j’apporte le pardon,
là où il y a le doute, que j’apporte la foi,
là où il y a le désespoir, que j’apporte l’espérance,
là où il y a les ténèbres, que j’apporte la lumière,
là où il y a la tristesse, que j’apporte la joie.»
«En ce lieu de mémoire, qui nous émeut et ne peut nous laisser indifférents, il est encore plus riche de sens de nous confier à Dieu, pour qu’il nous enseigne à être des instruments efficaces de paix et à veiller aussi à ne pas commettre les mêmes erreurs du passé», a enfin souligné François.
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