Messe du Pape à Bari: Aimer et pardonner, c’est vivre comme des vainqueurs
Dans son homélie de dimanche 23 février, 7e semaine du temps ordinaire, depuis Bari en Italie où s’est déroulée la rencontre «Méditerranée, frontière de paix», le Saint-Père est revenu sur un enseignement essentiel livré par Jésus : «Aimez vos ennemis».
Jésus demande d’aimer même celui qui vous fait du mal, parce que «le Père, notre Père, aime toujours tout le monde, même si cela n’est pas réciproque». C’est Lui qui a «fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes» (Mt 5, 45). De même, Jésus n’a pas pointé du doigt ceux qui l’ont condamné, mais il leur a ouvert les bras sur la croix.
Un message livré sans embages
Tel est le chemin si nous voulons nous dire chrétiens, si nous voulons être disciples du Christ, a expliqué le Saint-Père, «Aimés de Dieu, nous sommes appelés à aimer ; pardonnés, à pardonner ; touchés par l’amour, à donner l’amour sans attendre que les autres commencent ; sauvés gratuitement, à ne rechercher aucun bénéfice dans le bien que nous faisons.» Le message de Jésus est «direct et clair».
Puis François a continué : «Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent. C’est la nouveauté chrétienne. C’est la différence chrétienne». Il faut donc prier et aimer non seulement ceux qui nous aiment, mais que cela soit un acte universel, «Parce que l’amour de Jésus ne connaît pas de frontières ni de barrières. Le Seigneur nous demande le courage d’un amour sans calcul. Parce que la mesure de Jésus est l’amour sans mesure», avant d’ajouter «Sur l’amour envers tous, nous n’acceptons pas d’excuses, nous ne prêchons pas des complaisances confortables» C’est là l’unique extrémisme chrétien a expliqué le Pape, celui de l’amour.
Des paroles comme un onguent
«Aimez vos ennemis». Répéter à nous-mêmes ces paroles et les appliquer aux personnes qui nous maltraitent, cela fera du bien. «Ne te préoccupe pas de la méchanceté des autres, de celui qui pense mal de toi. Commence au contraire par désarmer ton cœur par amour de Jésus. Parce que celui qui aime Dieu n’a pas d’ennemis dans le cœur», a éclairé François. Le culte à Dieu est donc le contraire de la culture de la haine, et cette dernière se combat en luttant contre le culte de la plainte. La plus grande révolution de Jésus, la plus grande de l’histoire, a continué l'évêque de Rome, la voici: «de l’ennemi à haïr à l’ennemi à aimer, du culte de la plainte à la culture du don. Si nous appartenons à Jésus, nous sommes sur le bon chemin !».
Dans un monde où chacun semble tourné vers soi-même, nous pouvons penser qu’aimer et pardonner ne suffit pas pour survivre, a concédé François, «Mais alors, la logique de Jésus est-elle perdante ? Elle est perdante aux yeux du monde, mais gagnante aux yeux de Dieu. Saint Paul nous a dit dans la deuxième Lecture : "Que personne ne s’y trompe, car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu » (1 Co 3, 18-19). Dieu voit plus loin. Il sait comment l’on gagne"».
Aimer et pardonner, c’est vivre comme des vainqueurs. La solution n’est pas de sortir l’épée comme des disciples avant de s’enfuir, «La solution est la voie de Jésus : l’amour actif, l’amour humble, l’amour "jusqu’au bout" (Jn 13, 1)». Un comportement qu’il est difficile d’adopter seul, il faut alors demander à Dieu la force d’aimer, «nous demandons si peu de savoir aimer!» a déploré le Pape.
Le Pape a conclu son homélie avec un message fort : «Choisissons aujourd’hui l’amour, même s’il coûte, même s’il va à contre-courant. Ne nous laissons pas conditionner par la pensée commune, ne nous contentons pas des demi-mesures. Accueillons le défi de Jésus, le défi de la charité. Nous serons de vrais chrétiens et le monde sera plus humain».
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici