Audience générale: prier, c'est rendre son cœur disponible pour la visite de Dieu
«La prière appartient à tous, aux hommes de toute religion, et probablement aussi à ceux qui n’en professent aucune», a d’emblée expliqué le Pape, à la veille de la journée du 14 mai, durant laquelle les croyants de toutes les religions du monde seront invités à prier dans le contexte de la pandémie de coronavirus, avant de revenir sur les spécificités de la prière chrétienne.
«La prière naît dans le secret de nous-mêmes, dans ce lieu intérieur que les auteurs spirituels appellent souvent “le cœur”», a expliqué François, en reprenant des termes du Catéchisme de l’Église catholique. La prière relie donc toutes les dimensions de notre être profond. «Les émotions prient, mais on ne peut pas dire que la prière soit seulement une émotion. L’intelligence prie, mais prier n’est pas seulement un acte intellectuel. Le corps prie, mais on peut parler avec Dieu aussi dans la plus grave invalidité. C’est donc tout l’homme qui prie, s’il prie avec son “cœur”», a insisté le Pape.
Une dynamique relationnelle et aimante
La prière est un élan qui évoque «la nostalgie d’une rencontre» et une dynamique de lien entre le «moi» et le «Tu». Cette dilatation du cœur que le chrétien vit quand il prie ouvre donc à une relation, et non pas à un repli sur soi. Dieu a voulu entrer en relation avec chacun de nous, et «le christianisme est la religion qui célèbre continuellement la “manifestation” de Dieu, c’est-à-dire son épiphanie. Les premières fêtes de l’année liturgique sont la célébration de ce Dieu qui ne reste pas caché, mais qui offre son amitié aux hommes», à travers l’inscription de Jésus dans l’histoire humaine.
«Le christianisme a banni du lien avec Dieu toute relation de type “féodal”», a expliqué François, en rappelant que la relation entre Dieu et les hommes ne doit jamais être une «sujétion», un «esclavage» ou une «vassalisation», mais qu’au contraire le patrimoine spirituel chrétien évoque des paroles douces pour évoquer cette relation : «alliance», «amitié», «promesse», «communion», ou encore «proximité».
Dieu nous aime sans conditions préalables
«Dieu est l’ami, l’allié, l’époux», et dans le “Notre Père” Jésus nous a appris à adresser au Père toute une série de demandes. Nous pouvons donc tout demander à Dieu, tout Lui raconter. Même si nous nous sentons en défaut, même si nous avons été infidèles, «Lui, Il continue à bien nous aimer». Jésus l’a démontré dans son amour inconditionnel pour ses disciples, le soir de la Cène, alors même qu’Il savait qu’il serait trahi.
Dieu attend donc que nous lui ouvrions la porte de notre cœur. «Parfois, il frappe à la porte du cœur mais il n’est pas envahissant : il attend», il a la tendresse et la patience «d’un papa et d’une maman». Le «noyau incandescent» de la prière chrétienne est donc tourné vers un «Dieu d’amour, notre Père qui nous attend et nous accompagne», a conclu François.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici