Audience: comme Abraham, accueillir la Parole de Dieu et Lui faire confiance
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
«“Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux…” Et il déclara: “Telle sera ta descendance !”» (Gn 15,5). Une demande qui semble défier la raison, puis une promesse: telle est la réponse adressée par le Seigneur à Abram, déçu de ne pas avoir d’héritier de son sang. Alors Abram ose un saut dans la confiance: il «eut foi dans le Seigneur» (Gn 15,6).
La vie comme vocation: une promesse qui se réalise
Dans le passage biblique à la base de la catéchèse de ce mercredi (Gn 15, 1.3-6), Abraham – qui se nomme encore Abram, le «Père élevé»; le nom Abraham, «Père d’une multitude», lui sera donné par Dieu plus tard (Gn 17, 5) – a déjà «osé quitter son pays, ses racines et sa famille pour marcher vers un avenir nouveau», a expliqué le Pape. Et tout cela «sur la base d’une promesse, en laquelle il suffit simplement de se fier».
«Modèle du parfait homme de Dieu se soumettant à sa volonté, même quand celle-ci semble dure, Abraham fait confiance à la parole entendue». «Ceci est important, il fait confiance à la Parole de Dieu», a insisté le Pape. Il est «l’homme de la Parole», une Parole qui s’incarne dans la vie de celui qui la reçoit. Ainsi naît «un rapport nouveau avec Dieu», introduit plus largement «dans l’histoire religieuse de l’humanité: la vie du croyant commence à être conçue comme une vocation, elle est le lieu où se réalise une promesse qui donne la force et qui, un jour, se réalisera», a souligné le Saint-Père.
Dieu est toujours proche
La vie d’Abraham, rapportée tout au long du livre de la Genèse, montre que par une prière fidèle, «la foi se fait histoire»: «Dieu n’est plus lointain, entrevu seulement à travers les phénomènes cosmiques», a fait remarquer François. «le Dieu d’Abraham, devient mon Dieu, le Dieu de mon histoire personnelle qui guide mes pas, qui ne m’abandonne pas. […] Il est le Dieu Providence». «Avons-nous cette expérience de Dieu?», a ensuite interpellé le Saint-Père. «Le Dieu de mon histoire personnelle, le Dieu qui guide mes pas, qui ne m’abandonne pas, le Dieu de mes jours ?»
Et le Pape de citer comme exemple le Mémorial, une œuvre de Blaise Pascal écrite pendant la nuit du 23 au 24 novembre, dite la Nuit de feu. Ce texte d'une extrême brièveté, issu d’une expérience mystique fulgurante pour le philosophe français, commence ainsi: «Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob, non des philosophes et des savants. Certitude, certitude. Joie. Paix. Dieu de Jésus Christ». Blaise Pascal portait toujours cet écrit sur lui, cousu dans son vêtement.
Approfondir le dialogue avec le Seigneur
Le Saint-Père a poursuivi sa catéchèse en revenant à cette relation confiante et vivante d’Abraham avec le Seigneur. Le patriarche «devient familier de Dieu, capable de discuter avec lui, mais toujours fidèle, et cela jusqu’à l’épreuve suprême, lorsqu’il lui est demandé de sacrifier son fils Isaac». Il vit alors la foi «comme un drame, comme un chemin à parcourir dans la nuit, sous un ciel cette fois-ci privé d’étoiles». «Mais Dieu a vu sa totale disponibilité, il retient la main d’Abraham et épargne son fils».
François a conclu en invitant à apprendre d’Abraham le fait de «prier avec foi», autrement dit «écouter le Seigneur, marcher, dialoguer jusqu’à discuter». «N’ayons pas peur de discuter avec Dieu!», s’est-il exclamé. Une discussion transparente et filiale, qui nous conduit à être «toujours disposés à accueillir la Parole de Dieu et à la mettre en pratique».
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