Angélus: cultiver le bien qui pousse silencieusement et sauver les méchants
Dans l'Évangile du jour (Mt 13, 24-43), nous rencontrons à nouveau Jésus, désireux de parler à la foule en paraboles du Royaume des Cieux, a d’emblée souligné le Pape, souhaitant s’attarder sur la première des paraboles, celle de l'ivraie. «Jésus raconte que dans le champ où le bon blé a été semé, l'ivraie germe aussi, un terme qui résume toutes les herbes nuisibles qui infestent le sol», a ainsi expliqué le Souverain pontife.
Le bon grain et l’ivraie, une vision de l’histoire
Les serviteurs vont alors voir le maître pour savoir d'où vient l'ivraie, et il répond: «Un ennemi a fait cela!» (v. 28). Ils voudraient l'arracher immédiatement; en effet, l'agriculteur doit débarrasser le champ des mauvaises herbes les plus visibles afin de permettre aux bonnes plantes de mieux pousser, a observé le Saint-Père.
Au lieu de cela, le propriétaire dit non, parce qu'il risquerait d'arracher les mauvaises herbes et le bon grain ensemble. Il faut attendre le moment de la récolte: ce n'est qu'alors qu'ils se sépareront et que l'ivraie sera brûlée.
L’adversaire a un nom: le diable
«On peut lire dans cette parabole une vision de l'histoire», a affirmé le Successeur de Pierre. «À côté de Dieu - le maître des champs - qui sème toujours et uniquement de bonnes graines, il y a un adversaire, qui étend l'ivraie pour entraver la croissance du grain. Le maître agit ouvertement, à la lumière du soleil, et son but est une bonne récolte ; l'autre, en revanche, profite de l'obscurité de la nuit et travaille par envie, par hostilité, pour tout gâcher. L'adversaire a un nom: il est le diable, l'adversaire par excellence de Dieu», a poursuivi François.
Selon le Pape, l’intention du diable est «d'entraver l'œuvre du salut, de faire en sorte que le Royaume de Dieu soit entravé par des travailleurs injustes, semeurs de scandale». En effet donc, la bonne graine et les conflits ne représentent pas le bien et le mal dans l'abstrait, mais nous, êtres humains, qui pouvons suivre Dieu ou le diable, a insisté le Saint-Père.
Persécution et hostilité, parties de la vocation chrétienne
Et si l'intention des serviteurs est d'éliminer le mal d'un seul coup, c'est-à-dire les gens mauvais, le maître est plus sage, il voit plus loin : «ils doivent savoir attendre, car endurer la persécution et l'hostilité fait partie de la vocation chrétienne».
«Le mal, bien sûr, doit être rejeté, mais les méchants sont des gens avec lesquels il faut faire preuve de patience», a recommandé le Saint-Père, précisant qu’il ne s'agissait pas de «cette tolérance hypocrite qui cache des ambiguïtés, mais d'une justice tempérée par la miséricorde». Ainsi, l'action des disciples de Jésus doit aussi être orientée non pas pour supprimer les méchants, mais pour les sauver.
Fixer le bon grain, garder les mauvaises herbes
L'Évangile d'aujourd'hui présente donc deux façons d'agir et de demeurer dans l'histoire : d'une part, le regard du maître; d'autre part, le regard des serviteurs. Les serviteurs se soucient d'un champ sans mauvaises herbes, le maître se soucie du bon grain.
«Le Seigneur nous invite à prendre son propre regard, celui qui est fixé sur le bon grain, qui sait le garder même dans les mauvaises herbes. Ceux qui cherchent les limites et les défauts des autres ne coopèrent pas bien avec Dieu, mais plutôt ceux qui savent reconnaître le bien qui pousse silencieusement dans le domaine de l'Église et de l'histoire, le cultivant jusqu'à ce qu'il mûrisse. Et alors ce sera Dieu, et Lui seul, qui récompensera les bons et punira les méchants», en a conclu le Pape François.
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