Le Pape se souvient des migrants massacrés à Tamaulipas au Mexique
Vatican News
Dans un ranch de San Fernando à Tamaulipas, dans le nord du Mexique, l’armée mexicaine découvre, le 24 août 2010, un charnier dans lequel sont empilés les corps de 72 migrants, 58 hommes et 14 femmes, tués d’une balle dans la tête. C’est un des deux survivants, un migrant équatorien grièvement blessé qui a donné l’alerte. Il est parvenu à s’enfuir après avoir simulé sa mort.
Les migrants étaient originaires du Brésil, d’Équateur, du Salvador, du Guatemala, du Honduras et d'Inde. Neuf d’entre eux n’ont pas été identifiés. Ils avaient rejoint une caravane et espéraient traverser la frontière américaine. Sur leur route, les autorités mexicaines affirment qu’ils ont été capturés par des membres du cartel Los Zetas, un des groupes de trafiquants de drogue les plus violents opérant dans le nord-ouest du Mexique. Ces derniers les auraient tués parce qu’ils refusaient de travailler pour eux ou de verser une rançon contre leur libération. Une version à laquelle ne croit que partiellement les familles des victimes.
Justice et vérité
Dix ans après ce massacre qui suscita l’indignation de la communauté internationale, le Pape François n’oublie pas ces hommes et femmes «qui cherchaient une vie meilleure» ainsi que les familles des victimes «qui réclament encore aujourd’hui la justice et la vérité sur ce qui s’est passé».
Des suspects seraient incarcérés mais aucune condamnation n’a été prononcée à ce jour. Jeudi dernier, la Commission mexicaine des droits de l'homme a d’ailleurs relancé les différentes autorités en charge de ce dossier.
Ce dimanche, le Pape a prévenu que le Seigneur «demandera des comptes pour tous les migrants qui sont morts lors de leurs voyages de l’espérance», «victime d’une culture du rejet».
Le 22 août, des activistes ont érigé un monument en mémoire des 72 victimes de Tamaulipas devant l'ambassade américaine à Mexico. Sur la stèle, on peut lire: «Migrer est un droit humain».
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