Le Pape François renouvelle son appel à la dénucléarisation
«Les 6 et 9 août 1945, il y a 75 ans, eurent lieu les tragiques bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki», a rappelé le Pape François au terme de la prière de l'Angélus. «Tout en me souvenant avec émotion et gratitude de la visite que j’ai accompli en ces lieux l’an dernier, je renouvelle l’invitation à prier et à s’engager pour un monde libéré des armes nucléaires», a-t-il expliqué.
La très forte sensibilité du Pape François sur ce sujet du nucléaire s’explique notamment par le lien qui l’unissait au père Pedro Arrupe, préposé général de la Compagnie de Jésus de 1965 à 1981, et qui était à Hiroshima lors du bombardement de 1945. Le père Arrupe avait alors porté secours aux blessés, avec les novices jésuites dont il avait la responsabilité, et ce souvenir avait joué un rôle central dans l’orientation qu'il avait donnée à la Compagnie de Jésus pour la non-violence et le service des pauvres et des malades, lorsqu'il en était devenu préposé général. Cet engagement a beaucoup marqué le père Bergoglio, le futur Pape François donc, dans sa formation et ses premières années de sacerdoce.
Les mots du Pape lors de sa visite au Japon
C’est aussi dans cette filiation spirituelle qu’il avait tenu à se rendre à Hiroshima et Nagasaki lors de sa visite au Japon, à l’automne dernier. «L’utilisation de l’énergie atomique à des fins militaires est aujourd’hui plus que jamais un crime, non seulement contre l’homme et sa dignité, mais aussi contre toute possibilité d’avenir dans notre maison commune. L’utilisation de l’énergie atomique à des fins militaires est immorale de même que la possession des armes atomiques» avait déclaré François lors de sa visite à Hiroshima le 24 novembre 2019. Ce jour-là, le Saint-Père était allé plus loin encore que ses prédécesseurs en dénonçant comme immorale la possession même des armes nucléaires, et non leur seul usage effectif.
Le matin même, à Nagasaki, il avait rappelé que «ce lieu nous rend davantage conscients de la souffrance et de l’horreur que nous les êtres humains nous sommes capables de nous infliger. La croix bombardée et la statue de Notre-Dame, récemment découvertes dans la cathédrale de Nagasaki, nous rappellent une fois de plus l’horreur indescriptible vécue dans leur propre chair par les victimes et leurs familles», avait souligné le Pape.
Mgr Mitsuaki Takami, l’archevêque de Nagasaki, revient pour Vatican News sur ce drame et ses conséquences pour la communauté catholique locale, qui était la plus importante du pays.
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