Audience générale: le Pape espère un remède aux virus socio-économiques
Lors de cette dernière audience du mois de septembre, le Saint-Père a dressé le bilan de toutes ses réflexions proposées chaque mercredi depuis début août: «Nous avons parcouru les voies de la dignité, de la solidarité et de la subsidiarité, des voies indispensables pour promouvoir la dignité humaine et le bien commun», a-t-il souligné depuis la Cour Saint-Damase du Palais apostolique.
François a rappelé comment durant toutes ces semaines «nous nous sommes ancrés aux principes de la doctrine sociale de l'Église, en nous laissant guider par la foi, par l'espérance et par la charité», réaffirmant sa volonté de ne pas voir ce chemin s’arrêter avec la fin du cycle de catéchèses; «Mais que nous puissions continuer à avancer ensemble, ‘’en gardant le regard fixé sur Jésus’’ (He 12, 2), qui sauve et guérit le monde», a précisé le Pape. Afin que cela arrive réellement, le Souverain Pontife propose, entre autres, «de contempler et d'apprécier la beauté de chaque être humain et de chaque créature».
Et de citer son prédécesseur le Pape Benoît XVI: «Chacun de nous est le fruit d'une pensée de Dieu. Chacun de nous est voulu, chacun est aimé, chacun est nécessaire» (Benoît XVI, Homélie pour le début du ministère pétrinien, 24 avril 2005); cf. Enc. Laudato si’, n. 65. ).
Ne pas revenir à la «normalité, malade d’injustices»
En effet, c’est seulement en étant «intérieurement mobilisés», que nous pourrons «régénérer la société et ne pas revenir à la soi-disant “normalité”, car cette normalité était malade d'injustices, d'inégalités et de dégradation environnementale».
Au contraire, «la normalité à laquelle nous sommes appelés est celle du Royaume de Dieu, où ‘’les aveugles voient et les boiteux marchent, les lépreux sont guéris et les sourds entendent, les morts ressuscitent et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres’’ (Mt 11, 5)». La «normalité du Royaume de Dieu» implique une organisation sociale basée sur «la contribution, le partage et la distribution, non sur la possession, l'exclusion et l'accumulation (cf. Mt 14, 13-21
Or, cette pandémie, estime le Successeur de Pierre, a mis à nu «la grande inégalité qui règne dans le monde: l'inégalité des opportunités, des biens, de l'accès à la santé, à la technologie, et ainsi de suite». «Un petit virus continue à causer des blessures profondes et démasque nos vulnérabilités physiques, sociales et spirituelles».
Ces injustices sont «l'œuvre de l'homme», elles proviennent «d'un modèle de croissance détaché des valeurs plus profondes», analyse le Souverain pontife argentin, préconisant un remède «non seulement pour le coronavirus, mais également pour les grands virus humains et socio-économiques».
«Mondialiser l’espérance»
«Nous devons nous mettre à travailler urgemment pour générer de bonnes politiques, définir des systèmes d'organisation sociale où soient récompensés la participation, le soin et la générosité, plutôt que l'indifférence, l'exploitation et les intérêts particuliers», a plaidé le Pape, détaillant sa vision d’une société solidaire, équitable et saine.
«Une société participative – où les “derniers” sont tenus en considération comme les “premiers” – renforce la communion. Une société où l'on respecte la diversité est beaucoup plus résistante à tout type de virus». L’évêque de Rome a enfin conclu en demandant une grâce à Dieu: celle de «viraliser l’amour et de mondialiser l'espérance à la lumière de la foi».
Par ailleurs, en ce jour de la saint Jérôme, le Saint-Père a mentionné à l'issue de sa catéchèse la Lettre apostolique qu'il a signée ce mercredi. Intitulée «Sacrae Scripturae affectus», et qui évoque le 16ème centenaire de la mort du saint. «Que l’exemple de ce grand docteur et père de l'Église, qui a placé la Bible au centre de sa vie, suscite chez tous un amour renouvelé pour l'Ecriture Sainte et le désir de vivre en dialogue personnel avec la Parole de Dieu», a déclaré le Pape.
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