Audience: le Pape salue les 40 ans des accords de Gdansk en Pologne
Dans son salut aux pèlerins polonais présents en la Cour Saint-Damase du Palais apostolique, le Pape François a mentionné les accords de Gdansk, qui, «nés à partir de la solidarité des opprimés ont ouvert la voie à la création du syndicat Solidarnosc, ainsi qu’à des changements politiques historiques en Pologne et en Europe centrale».
Aujourd’hui, nous parlons de «solidarité» en plein contexte pandémique, a fait remarquer François, tout en soulignant la pertinence actuelle des paroles alors prononcées par saint Jean-Paul II, dans son homélie du 5 juin 1999 à Gdansk (Pologne): «Il n’y a pas de solidarité sans amour. Et même, il n’y a pas de bonheur, d’avenir pour l’homme et la nation sans amour. […] L’amour qui se met au service des autres, qui ne cherche pas son propre avantage, mais désire le bien des autres. Un amour qui se met au service des autres, qui oublie son individualisme et qui est disposé à donner avec générosité.». Le syndicat Solidarnosc avait alors été fondé 19 ans auparavant, le 31 août 1980.
Le Pape Jean-Paul II affirmait plus longuement: «”Solidarnosc” a ouvert les portes de la liberté dans les pays réduits en esclavage par le système totalitaire, il a abattu le mur de Berlin et a contribué à l'unité de l'Europe divisée en deux blocs depuis l'époque de la seconde Guerre mondiale. Nous ne devons jamais l'effacer de notre mémoire. Cet événement fait partie de notre patrimoine national».
40 ans plus tard, le Pape François recevait les dirigeants du syndicat polonais au Vatican, en décembre 2019.
«Comme le montre l'histoire récente, Solidarnosc a joué un rôle inspirant au-delà de ses frontières», avait observé le Pape, félicitant ses membres pour leur service «au bien commun» et aux différents groupes professionnels de Pologne.
Patrimoine du mouvement ouvrier polonais
Pour les 25 ans de la naissance du syndicat, le Pape Benoît XVI s’était aussi prononcé sur ce mouvement, en s’adressant dans une lettre à celui qui était alors archevêque de Cracovie, Mgr Stanislaw Dziwisz.
«Patrimoine du mouvement ouvrier polonais», «non seulement il a provoqué de façon pacifique en Pologne des changements politiques inimaginables, en introduisant le peuple polonais sur la voie de la liberté et de la démocratie, mais il a également indiqué aux autres peuples de l'ex-bloc de l'Est la possibilité de réparer l'injustice historique, qui les avait laissés de l'autre côté du "rideau de fer"», assurait le Pape bavarois, mettant en relief l’importance pour l’Europe de respirer «avec ses deux poumons- occidental et oriental-». Benoît XVI avait aussi loué «l’habileté diplomatique» du syndicat.
Des chantiers à la présidence de la République...
Après deux mois de perturbations sociales, les 17 000 ouvriers des chantiers navals de Gdansk se mettent en grève le 14 août 1980, pour défendre une ouvrière licenciée, Anna Walentynowicz.
Le mouvement donne naissance au syndicat NSZZ Solidarność dont Anna Walentynowicz est cofondatrice avec Lech Wałęsa, 36 ans, à l'époque électricien charismatique sur le chantier. Le 31 août 1980, ce dernier signe un accord historique avec le régime communiste au pouvoir, reconnaissant officiellement l’existence du syndicat Solidarnosc. La route vers le pouvoir est tracée.
Après 10 ans de lutte pour la justice sociale sous le régime, de manière officielle, puis clandestine après l’instauration de la loi martiale, Solidarnosc a incarné l'alternance en entrant au gouvernement en 1989. Puis avec l'élection du nobélisé Lech Walesa à la présidence de la République en 1990.
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