Audience: pour guérir le monde, «cherchons tous ensemble le bien commun»
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
De la crise sanitaire mondiale, nous pouvons sortir meilleurs, a rappelé le Pape François, mais à une condition: chercher ensemble le bien commun. Or «nous assistons à l'apparition d'intérêts partisans», de divisions, d’indifférence, a déploré le Saint-Père. «Ce sont des dévots de Ponce Pilate, ils s’en lavent les mains». «Par exemple, certains voudraient s'approprier de solutions possibles, comme dans le cas des vaccins», a-t-il relevé.
Pour un «amour sans frontières»
À ces aspects regrettables, l’on peut opposer «la réponse chrétienne à la pandémie et aux conséquentes crises socio-économiques», qui «se base sur l’amour, tout d'abord l'amour de Dieu qui nous précède toujours», a expliqué le Pape. Un amour «expansif» et «inclusif», qui s’étend au-delà de nos proches, rejoint même nos ennemis – «c’est le comportement de Jésus» - et «comprend les rapports civiques et politiques». «L'une des plus hautes expressions de l'amour est précisément celle sociale et politique, a insisté le Saint-Père, décisive pour le développement humain et pour affronter chaque type de crise», permettant d’éviter «la culture de l’égoïsme, la culture de l’indifférence, du rebut». «Nous devons construire cette civilisation de l’amour, cette civilisation politique, sociale de l’unité de toute l’humanité», a ajouté François.
Cette réponse doit bien sûr être mise en œuvre dans le cas actuel de la pandémie de coronavirus. Le Souverain Pontife a ainsi souligné qu’«un virus qui ne connaît pas de barrières, de frontières ou de distinctions culturelles et politiques doit être affronté avec un amour sans barrières, frontières ou distinctions». Et cet amour, qui se répand comme une tache d’huile, aboutit finalement à «des initiatives concrètes pour le bien commun».
Le bien commun, une responsabilité de chaque citoyen
Le Pape a ensuite développé la vision chrétienne de l’engagement politique. «Pour construire une société saine, une société inclusive, juste et pacifique, nous devons le faire sur le roc du bien commun. (…) Et c'est la tâche de tous, pas seulement de quelques spécialistes», a-t-il martelé, estimant avec saint Thomas d’Aquin que «la promotion du bien commun est un devoir de justice qui incombe à chaque citoyen. Et pour les chrétiens, c'est aussi une mission».
Et même si la politique «ne jouit pas souvent d’une bonne réputation», on peut démontrer «par les faits qu'une bonne politique est possible, et même un devoir». Elle «met au centre la personne humaine et le bien commun», s’enracine dans «les principes éthiques» et se nourrit de «la vertu de la charité, en cultivant sa dimension sociale intrinsèque». «Si vous lisez l’histoire de l’humanité vous trouverez tant de politiciens saints qui sont passés par cette voie», a fait remarquer François.
Le Pape a donc invité à «accroître notre amour social», chacun en y mettant «du sien» et en ne laissant personne de côté. «Ainsi dans nos gestes, même les plus humbles, deviendra visible quelque chose de l'image de Dieu que nous portons en nous, parce que Dieu est Trinité, Dieu est amour», a-t-il conclu.
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