Nobel de la paix au PAM, une institution soutenue par le Pape
Vatican News
690 millions de personnes --une sur 11-- souffraient d’une sous-alimentation chronique dans le monde en 2019, selon le Programme alimentaire mondial qui siège à Rome.
Avec ce Prix Nobel, le PAM est récompensé pour «ses efforts de lutte contre la faim, pour sa contribution à l'amélioration des conditions de paix dans les zones touchées par les conflits et pour avoir joué un rôle moteur dans les efforts visant à empêcher l'utilisation de la faim comme arme de guerre», a déclaré la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen.
«Paix et éradication de la faim sont indissociables», a dans la foulée réagi sur Twitter l’organisation. «Il n'y a pas 1 000 façons de procéder», déclarait aussi le directeur général du PAM, l'Américain David Beasley, le 21 septembre. «Le seul moyen d'en terminer avec la faim, c'est de mettre fin aux conflits».
Les encouragements du Pape au PAM
Nourrir la planète, un thème auquel le Pape François, comme ses prédécesseurs est particulièrement sensible. À plusieurs reprises depuis le début de son pontificat, le Saint-Père a multiplié les gestes et prises de position concernant ce dossier fondamental.
Le Successeur de Pierre avait d’ailleurs effectué un don de 25 000€ au PAM cet été par l’intermédiaire du Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral. Une somme représentant un «geste paternel d’encouragement» envers l’organisation onusienne dans son soutien aux personnes affectées par la pandémie actuelle de coronavirus.
En novembre dernier, le Souverain Pontife argentin encourageait toujours l’engagement de l’institution, s’inquiétant particulièrement du gaspillage alimentaire. «Dans de nombreux endroits, hommes et femmes n'ont pas accès à une nourriture suffisante et saine, tandis que dans d'autres, la nourriture est jetée et gaspillée», avait déploré le Pape, rappelant ce «paradoxe de l'abondance», développé par saint Jean Paul II en son temps, est considéré comme l'un des problèmes chroniques du développement mondial.
«Le paradoxe de l'abondance»
Ce paradoxe continue aujourd’hui d'être un obstacle à la résolution du problème de l'alimentation de l'humanité, martelait François. Il implique des mécanismes de superficialité, de négligence et d'égoïsme qui sous-tendent la culture du gaspillage. «Chaque être humain a droit à une alimentation saine et durable», insistait alors le Saint-Père.
Dans les premières années de son pontificat, François s’était aussi rendu directement dans les locaux du PAM à Rome, appuyant les objectifs de l’institution et rendant hommage à son personnel, y compris ceux qui ont perdu la vie dans le cadre de leurs fonctions.
Fondé en 1961 à Rome, et financé intégralement par des contributions volontaires, le PAM dit avoir distribué 15 milliards de rations et assisté 97 millions de personnes dans 88 pays l'an dernier.
Outre les guerres, la récession mondiale due au virus a accru le problème de la malnutrition. Entre 83 et 132 millions de personnes supplémentaires seraient concernées, estimait l'ONU dans un rapport publié à la mi-juillet. «Le Programme alimentaire mondial aurait été un lauréat digne du prix sans la pandémie, mais la pandémie et ses conséquences renforcent absolument les raisons pour ce prix», a affirmé la présidente norvégienne du comité Nobel.
C'est la douzième fois que le prix Nobel de la paix consacre l'ONU, une de ses agences ou une personnalité qui y est liée. Le prix --une médaille d'or, un diplôme et une somme de 10 millions de couronnes suédoises (près de 950 000 euros)-- doit être physiquement remis le 10 décembre prochain à Oslo en Norvège, si les conditions sanitaires le permettent, ou, dans le cas contraire, à distance via des moyens numériques.
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