Audience: la prière transforme l’inquiétude en disponibilité
«Quand le monde l’ignore encore, quand elle est encore une simple jeune fille fiancée à un homme de la maison de David, Marie prie». Le Pape invite à imaginer la jeune fille de Nazareth recueillie en silence, «en dialogue permanent avec Dieu». Elle est déjà «pleine de grâce et immaculée depuis sa conception», affirme François, mais elle ne sait encore rien de sa vocation. Marie appartient «au grand groupe de ces humbles de cœur que les historiens officiels n’insèrent pas dans leurs livres, mais avec lesquels Dieu a préparé la venue de son Fils» souligne-t-il.
Une jeune fille humble qui attend que Dieu prenne les rênes de son chemin
Comment décrire l’attitude de cette jeune fille? Elle ne dirige pas sa vie de façon autonome. Marie se montre docile, attendant que Dieu prenne les rênes de son chemin et la guide où Il veut. «La voix de Dieu guide ses pas là où sa présence est nécessaire, comme à l'heure culminante sous la croix» précise François.
Le Pape revient sur le moment de l’Annonciation. Quand l’archange Gabriel se présente à elle, «son “Me voici”, petit et immense, fait tressaillir de joie la création tout entière» et, pour le Pape, il n’y a pas de meilleure façon de prier que de se mettre comme Marie dans une attitude d’ouverture.
«Seigneur, ce que Tu veux, quand Tu veux et comme Tu veux». Les personnes les plus humbles prient de cette manière, se réjouit le Pape dans un aparté. Ils renoncent à se mettre en colère face aux problèmes quotidiens mais au contraire essayent d’aller de l’avant «en sachant que dans l’amour humble, offert dans chaque situation, nous devenons des instruments de la grâce de Dieu». François constate cependant que nombreux sont ceux qui voudraient tout, tout de suite, mais «la vie ne fonctionne pas ainsi et cette inquiétude nous fait mal», prévient-il.
La prière adoucit l'inquiétude
Le Pape encourage d’autant plus les fidèles à la prière qu’elle sait «adoucir l’inquiétude pour la transformer en disponibilité». D’ailleurs au moment de l’Annonciation, la Vierge Marie a su repousser la peur tout en ayant le présage que son “oui” lui aurait procuré des épreuves très dures. «Si, dans la prière, nous comprenons que chaque jour donné à Dieu est un appel, alors nous élargissons notre cœur et nous accueillons tout». Le Pape suggère aux fidèles de toujours demander à Dieu d’accompagner leur chemin «afin qu’Il ne nous laisse pas seuls, qu’Il ne nous abandonne pas à la tentation», en particulier dans les moments d’épreuves.
Marie accompagne en prière toute la vie de Jésus, jusqu’à sa mort et sa résurrection ; et finalement elle accompagne les débuts de l’Église naissante. Elle prie avec les disciples qui ont traversé le scandale de la croix, avec Pierre qui a cédé à la peur. Elle est parmi les hommes et femmes que son Fils à appeler pour former sa communauté. «Elle ne fait pas le prêtre» dit le Pape, «non, elle prie avec eux, en communauté, comme un membre de la communauté». À nouveau, poursuit François, «sa prière précède l’avenir» : «par l’œuvre de l’Esprit Saint, elle est devenue la Mère de Dieu, et par l’œuvre de l’Esprit Saint, elle devient la Mère de l’Eglise».
Marie, la première disciple de Jésus
La prière de Marie est silencieuse. L’Évangile des noces de Cana raconte la prière de Marie à son Fils, mais sa présence est en soi toujours une prière, comme au Cénacle parmi les disciples. «Marie est présente parce qu'elle est Mère, mais elle est aussi présente parce qu'elle est le premier disciple», poursuit-il, en soulignant que c'est précisément pour cette raison qu’elle ne promet jamais de résoudre les choses mais exhorte toujours à faire ce que Jésus indique.
Son «intuition féminine naturelle est exaltée dans son unique union avec Dieu dans la prière». Le Pape évoque les paroles de l'évangéliste Luc: «Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur» (Lc, 2,19). Tout ce qui lui arrive finit dans son cœur: les jours de joie comme les moments les plus sombres, quand elle a du mal à comprendre par quels chemins la Rédemption doit passer… jusqu'au vendredi de la Passion. La Mère garde tout dans son cœur et cela nourrit son dialogue avec Dieu.
Une perle polie par l'acceptation de la volonté de Dieu
Quelqu'un a comparé le cœur de Marie à une perle d'une splendeur incomparable, formée et polie par l'acceptation patiente de la volonté de Dieu à travers les mystères de Jésus médités dans la prière, rapporte François. «Comme ce serait beau si nous pouvions nous aussi ressembler un peu à notre Mère! Avec le cœur ouvert à la Parole de Dieu, avec le cœur silencieux, avec le cœur obéissant, avec le cœur qui sait recevoir la Parole de Dieu et la laisser croître avec une semence du bien de l'Église» conclut-il.
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