Le Pape valorise le métissage latino-américain comme modèle pour l’évangélisation
Le premier Pape originaire de ce continent a souligné que le Collège latino-américain donne l’occasion de créer une dynamique d’unité entre des prêtres provenant de pays parfois divisés par l’histoire, et aussi «d’ouvrir cette ville de Rome à l’Église universelle».
Il a rappelé que, dans l'histoire, l’évangélisation du continent s’était faite dans une dynamique de «métissage» entre les cultures locales et le message de la Parole de Dieu: «Ce miracle s’est produit parce qu'autant ceux qui arrivaient que ceux qui les accueillaient furent capables d’ouvrir leur cœur, et ne se fermèrent pas à ce que l’autre pouvait offrir, au niveau humain, culturel et religieux.»
La diaspora latino-américaine revigore les paroisses du Nord
Cette dynamique se diffuse aujourd’hui à travers le monde entier à travers la diaspora des catholiques venus d’Amérique latine, qui ont parfois relancé des paroisses en déclin. «Des Églises du nord et du centre de l’Europe, et même d’Orient, ont trouvé en eux une nouvelle vitalité et une impulsion renouvelée. De nombreuses villes, de Madrid à Kobe, célèbrent avec ferveur le Christ des Miracles et on peut dire la même chose de Notre-Dame-de-Guadalupe», a souligné le Pape, venu lui-même d’Argentine.
François a donc invité ces jeunes prêtres à orienter leur formation et leur ministère vers une logique de «métissage culturel» qui dynamise l’évangélisation. Pour entrer dans cette logique, il faut oser «ouvrir la porte de votre cœur et des cœurs de ceux qui vous écoutent», a insisté le Pape. «Quand vous ouvrez le cœur à tous sans distinctions, par amour de Dieu, vous créez un espace où Dieu et le prochain peuvent se rencontrer», à l’inverse de la logique manipulatrice des «nationalismes autoréférenciels» qui animent trop souvent les discours politiques et empêchent l’unité du continent.
Un devoir de solidarité amplifié par la pandémie
Il faut aussi «tendre la main et inviter les autres à le faire», en répondant ainsi au «projet d’amour et de service» que Dieu a pour chacun de nous, sans discrimination. Les prêtres doivent lutter «contre la culture du déchet, la ségrégation sociale, la défiance et le préjugé pour motif de race, de culture ou de foi, pour que le sentiment de fraternité prévale sur toute différence».
Enfin, surtout dans le contexte actuel de pandémie, ils doivent «guérir le monde du grand mal qui l’afflige». «Le virus se diffuse sans freins, nous ne sommes pas capables de donner une réponse conjointe», a regretté le Pape, en remarquant que «le monde continue à fermer les portes, en refusant le dialogue et la collaboration». Les solutions doivent donc venir du bas, par l’éducation, la catéchèse, l’engagement social, pour «changer les mentalités et ouvrir les espaces», sans jamais s'adonner à l'uniformité et au nivellement des identités culturelles.
François a enfin confié les étudiants et formateurs du Collège latino-américain à l’intercession de la Vierge Marie, afin qu’ils puissent répondre à l’appel de Dieu là où ils seront envoyés, pour être «témoins de la fraternité humaine qui naît du fait d’être enfants de Dieu».
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