Messe pour les cardinaux défunts: le grand saut de la foi vers la Résurrection
S’appuyant sur l’Évangile du jour (Jn 11, 17-27) où Jésus se révèle ainsi: «Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais» (vv. 25-26), l’évêque de Rome a interpellé les fidèles sur la Résurrection comme un «événement déjà présent, qui nous implique déjà maintenant mystérieusement», et non comme «une sorte de mirage à l’horizon».
Cependant, cette foi en la résurrection n’ignore pas ni ne masque le désarroi que nous expérimentons humainement face à la mort, a bien précisé le Souverain pontife.
Le grand saut de la foi transcende le visible
Toutefois, nous devons renouveler «le grand saut de la foi», en entrant dès à présent dans la lumière de la Résurrection: «Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela?» (v. 26). Ainsi, a relevé le Successeur de Pierre, lorsque ce saut se réalise, notre façon de penser et de voir les choses change.
«Le regard de la foi, transcendant le visible, voit d’une certaine manière l’invisible (cf. He 11, 27). Chaque évènement est alors considéré à la lumière d’une autre dimension, celle de l’éternité».
Les desseins de Dieu échappent au monde
Ainsi dans la perspective de la foi, la mort ne semble pas être un malheur, mais «un acte providentiel du Seigneur dont les pensées ne coïncident pas avec nos pensées». Par exemple, selon la perspective de Dieu, « la dignité du vieillard ne tient pas au grand âge, elle ne se mesure pas au nombre des années. Pour l’homme, la sagesse tient lieu de cheveux blancs, une vie sans tache vaut une longue vieillesse» (4, 8-9), a ajouté François, relevant que «les desseins d’amour de Dieu pour ses élus échappent totalement à ceux qui ont pour unique horizon la réalité mondaine».
Tout ne finit pas avec la mort
En priant pour les cardinaux et les évêques défunts au cours de l’année, le Pape a aussi demandé à Dieu de «dissiper cette mélancolie négative qui parfois s’infiltre en nous, comme si tout finissait avec la mort».
Un sentiment «loin de la foi, qui s’ajoute à la peur humaine de devoir mourir, et dont personne ne peut se dire immunisé». Pour cela, face à l’énigme de la mort, même le croyant doit continuellement se convertir, a recommandé le Pape François.
Nous sommes donc appelés quotidiennement «à aller au-delà de l’image que nous avons instinctivement de la mort comme anéantissement total d’une personne pour nous confier entièrement au Seigneur qui déclare: ‘’Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais’’ (Jn 11, 25-26)», a poursuivi le Saint-Père.
Aspirer à la patrie céleste, et non terrestre
Des paroles qui font comprendre ce que veut dire «vivre en aspirant non pas à une patrie terrestre, mais à une meilleure, la patrie céleste» (cf. He 11, 16). Et le Souverain pontife d’affirmer que cette prière de suffrage pour les défunts, «élevée dans la confiance qu’ils vivent auprès de Dieu, répand ainsi ses grâces sur nous aussi, pèlerins sur cette terre», car «elle nous éduque à une vraie vision de la vie; elle nous révèle le sens des tribulations qu’il est nécessaire de traverser pour entrer dans le Règne de Dieu; elle nous ouvre à la vraie liberté en nous disposant à la recherche constante des biens éternels».
François a conclu son homélie rappelant que le Seigneur «ne nous abandonne pas, surtout dans les heures où le chemin devient plus difficile»: «Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde» (Mt 28, 20).
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