Mercredi des Cendres: «Le Carême est un exode de l’esclavage à la liberté»
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Célébrée exceptionnellement cette année dans la basilique Saint-Pierre en raison des restrictions sanitaires, la messe du Mercredi des Cendres, présidée par le Pape François, a marqué l'entrée en Carême. Au cours de son homélie, le Saint-Père a rappelé le sens de ce cheminement, en reprenant les paroles du prophète Joël dans la première lecture: «Revenez à moi de tout votre cœur» (Jl 2, 12). «Le Carême est un voyage de retour à Dieu» a souligné le Pape.
Ce voyage implique toute notre vie, tout notre être, «c’est le temps pour vérifier les chemins que nous sommes en train de parcourir, pour retrouver la voie qui nous ramène à la maison, pour redécouvrir le lien fondamental avec Dieu, de qui dépend toute chose.». Le Carême, a expliqué le Souverain Pontife, n'est pas «une collecte de bonnes actions», mais il s'agit bien de «discerner vers où est orienté notre cœur».
Avoir un cœur ferme en Dieu
Aussi, le Pape a invité à l'introspection: «est-ce que je vis pour plaire au Seigneur, ou pour être remarqué, loué, préféré ?» ou bien ai-je plutôt «un cœur ferme en Dieu?». Le temps de Carême, a-t-il poursuivi, est donc un voyage, un voyage qui est un «exode de l'esclavage à la liberté». Ces quarante jours rappellent en effet les quarantes années durant lesquelles le peuple de Dieu a voyagé dans le désert pour revenir à sa terre d'origine.
Cette marche dans le désert fut semée d'épreuves et de tentations a rappelé François, celle de revenir en arrière, «de se lier aux souvenirs du passé». Or, notre voyage de retour à Dieu est similaire, il est «entravé par nos attachements malsains», a précisé le Saint-Père, «retenu par les liens séduisants des vices, par les fausses sécurités de l’argent et du paraître, par la lamentation d’être victime, qui paralyse».
La Parole de Dieu nous vient en aide pour démasquer ces illusions. La parabole du fils prodigue nous aide à comprendre «qu’il est temps pour nous aussi de revenir vers le Père», a poursuivi le Pape. Le pardon de Dieu est en effet ce qui nous remet toujours debout, ce pardon, a t-il souligné, «est le premier pas de notre voyage de retour».
Un voyage de retour vers Dieu
Dans ce cheminement, nous avons besoin aussi de «revenir vers Jésus», comme le lépreux qui se jeta à ses pieds. Nous avons besoin, a précisé François de «mettre devant lui nos blessures et lui dire : “Jésus, je suis ici devant toi, avec mon péché, avec mes misères. Tu es le médecin, tu peux me libérer. Guéris mon cœur”». Nous sommes aussi appelés à «revenir vers l'Esprit Saint»: La cendre sur la tête nous rappelle que nous sommes poussière et que nous retournerons en poussière. «Mais sur notre poussière, Dieu a soufflé son Esprit de vie» a rappelé le Pape.
Ce «voyage de retour» à Dieu n'est possible que parce qu'Il est déjà venu vers nous, a poursuivi le Saint-Père dans son homélie. «Pour nous, il est descendu plus bas que ce que nous pouvions imaginer: il s’est fait péché, il s’est fait mort». Le Pape a ainsi rappelé l'importance de se «laisser prendre par la main».
Se laisser réconcilier avec Dieu
«Laissez-vous réconcilier avec Dieu» exhorte Saint Paul dans la seconde lecture, en s'adressant aux Corinthiens. «La marche ne repose pas sur nos forces» a rappelé le Pape qui a invité à accueillir la grâce. «Le début du retour à Dieu c’est de reconnaître que nous avons besoin de lui, que nous avons besoin de miséricorde. C’est la voie juste, la voie de l’humilité» a t-il encore souligné.
«Aujourd’hui nous baissons la tête pour recevoir les cendres. À la fin du Carême, nous nous abaisserons encore plus pour laver les pieds de nos frères, a conclu le Saint-Père. Le Carême est une descente humble au-dedans de nous-mêmes et vers les autres». Ce temps de montée vers Pâques est ainsi un chemin pour comprendre «que le salut n’est pas une escalade pour la gloire, mais un abaissement par amour». François a ainsi invité à regarder chaque jour les plaies des Jésus. C'est là que nous voyons les blessures du péché et tous nos manques, mais c'est là aussi que nous voyons «que Dieu ne pointe pas le doigt contre nous, mais qu’il nous ouvre tout grand les mains».
En ce temps où débute le Carême, Dieu, venu à notre rencontre, «nous invite maintenant à revenir à lui, pour retrouver la joie d’être aimés».
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