Audience générale: la croix de Jésus est un phare
Xavier Sartre – Cité du Vatican
C’est une nouvelle fois au sein de la bibliothèque du palais apostolique que le Pape François a tenu l’audience générale de ce Mercredi Saint. La cause: la pandémie de covid-19, qui marque encore de son empreinte les célébrations de cette Semaine Sainte. «Dans une situation de souffrance dont des personnes, des familles et des populations déjà éprouvées par la pauvreté, les calamités ou les conflits sont les premières à en pâtir, la Croix du Christ est comme un phare qui indique le port aux navires encore au large dans la tempête. C’est le signe de l’espérance qui ne déçoit pas; et qui nous dit que pas même une larme, pas même un gémissement ne sont perdus dans le dessein de salut de Dieu» a rappelé François au terme de sa catéchèse.
Jeudi Saint, mémorial d'amour
Auparavant, le Saint-Père est revenu sur la signification de chacune des trois journées qui composent le triduum pascal, qui commence avec la messe in Coena Domini, le Jeudi Saint au soir. Lors de ce premier rendez-vous, Jésus laisse à ses disciples «le testament de son amour dans l’Eucharistie, non pas comme un souvenir mais comme un mémorial perpétuel de son amour», explique François. En lavant les pieds des apôtres, il demande de nous aimer les uns les autres. Ce geste anticipe sa mort sur la croix.
Le Vendredi Saint, jour de la Passion du Christ, en adorant la Croix, «nous revivrons le chemin de l’Agneau innocent immolé pour notre salut», explique le Pape. «Nous porterons dans l’esprit et dans le cœur les souffrances des malades, des pauvres, des rejetés de ce monde. Nous rappellerons les «agneaux immolés» victimes innocentes des guerres, des dictatures, des violences quotidiennes, des avortements». En ce jour «de pénitence, de jeûne et de prière», le Pape souligne que grâce au Christ, «abandonné sur la croix, jamais plus personne n’est seul dans la nuit de la mort». Et de nous exhorter à ne pas oublier «les crucifiés d’aujourd’hui qui sont l’image de Jésus Crucifié, en eux il y a Jésus».
Et de citer dans ce monde plongé dans les ténèbres, «les guerres», «tous les enfants qui meurent de faim, qui n’ont pas d’éducation, les peuples entiers détruits par les guerres, le terrorisme», «les nombreuses personnes qui pour se sentir un peu mieux ont besoin de la drogue, de l’industrie de la drogue qui tue». «C’est une calamité, c’est un désert» s’exclame alors le Saint-Père.
L'espérance de Marie
Lors du Samedi Saint, «jour du silence, vécu dans les larmes et le désarroi des premiers disciples», Marie pleure aussi mais «son cœur est rempli d’espérance et d’amour». «Alors que tout semble fini, poursuit François, elle veille, confiante en la promesse de Dieu qui ressuscite les morts. C’est ainsi qu’à l’heure la plus sombre de l’histoire, elle est devenue la Mère de l’Église, la Mère de l’espérance».
Enfin, la joie fera irruption au cours de la nuit Pascale et se prolongera pendant cinquante jours. «Toutes les questions et les incertitudes, les hésitations et les pauvres ont fui cette révélation» s’exclame le Pape. «Jésus ressuscité nous donne la certitude que le bien triomphera toujours sur le mal».
Le Pape a voulu souligner un point avant de conclure: les soldats, «les ennemis» ont vu Jésus Ressuscité mais ont fait semblant de ne pas l’avoir vu, «parce qu’ils ont été payés». On voit là parfaitement ce que Jésus dit une fois: il y a deux seigneurs, Dieu et l’argent. «C’est l’argent qui a fait changer la réalité», explique François qui poursuit: «ils avaient vu la merveille de la résurrection mais ils ont été payés pour se taire. Pensons à toutes les nombreuses fois que les hommes et les femmes chrétiennes ont été payés pour ne pas reconnaître dans la pratique la résurrection du Christ et ne font pas ce que le Christ leur demande de faire, comme chrétiens».
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