Dimanche des Rameaux: demander la grâce de se laisser étonner par le Christ
Passer de la joie d’accueillir Jésus qui entre à Jérusalem à la douleur de le voir condamné et crucifié: la liturgie des Rameaux nous place chaque année devant cet étonnant paradoxe, incarné d’ailleurs par l’attitude de la foule. «Ces personnes suivaient plus une image du Messie que le Messie. Ils admiraient Jésus mais ils n’étaient pas prêts à se laisser étonner par lui», analyse le Pape qui distingue précisément l’admiration, à la recherche de ses propres goûts et attentes, de l’étonnement, ouvert à la nouveauté. Or l’admiration ne change pas le cœur, elle ne suffit pas. Décider de suivre le Christ implique nécessairement de passer de l’admiration à l’étonnement.
Les palmes et la croix vont ensemble
Jésus étonne par son choix de l’anéantissement ; c’est en prenant la voie de l’humiliation qu’il parvient à la gloire. «Cela étonne: voir le Tout-Puissant réduit à rien (…), voir le Roi des rois avoir pour trône une potence. Voir le Dieu de l’Univers dépouillé de tout. (…) Pourquoi toute cette humiliation ? Pourquoi, Seigneur, t’es-tu laissé faire tout cela ?»
«Pour toucher jusqu’au fond notre réalité humaine, pour traverser toute notre existence, tout notre mal». Le Christ «monte sur la croix pour descendre dans notre souffrance», pour éprouver nos états d’âme, expérimenter dans sa chair nos plus criantes contradictions et nos fragilités les plus honteuses afin de les transformer, explique encore François.
Se laisser émouvoir par l'amour de Dieu
L’étonnement est une grâce à demander, car sans cela, la vie chrétienne devient «grisâtre», «sourde», incapable de sentir la merveille de la grâce, de goûter la saveur du Pain de vie, de voir la beauté des frères et le don de la création.
En se laissant étonner par Jésus, l’on retourne à la vie, et l’on découvre que sa grandeur réside dans la certitude de se savoir aimés et dans la beauté d’aimer à son tour. «Avec la grâce de l’étonnement nous comprenons qu’en accueillant celui qui est rejeté, (…) nous aimons Jésus», résume François.
Et de conclure son homélie par ce qu’il considère comme «la plus belle icône de l’étonnement»: le centurion romain qui voit mourir Jésus. «Voilà l’étonnement devant Dieu, qui sait remplir d’amour même la mort. Dans cet amour gratuit, inouï, le centurion, un païen, trouve Dieu».
Cette année encore, la procession et la messe des Rameaux se sont tenues dans la Basilique saint Pierre, à l’autel de la chaire, devant une assemblée restreinte de fidèles, conformément aux mesures de sécurité anti-Covid en vigueur.
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