«Se confesser permet de se laisser transformer par l'Amour de Dieu»
Cyprien Viet – Cité du Vatican
Le Pape François a structuré son intervention autour de trois expressions : «s’abandonner à l’Amour», «se laisser transformer par l’Amour», et «correspondre à l’Amour».
«S’abandonner à l’Amour» signifie accomplir un «véritable acte de foi». «La foi ne peut jamais être réduire à une liste de concepts ou à une série d’affirmations à croire. La foi s’exprime et se comprend à l’intérieur d’une relation : la relation entre Dieu et l’homme et entre l’homme et Dieu, selon la logique de l’appel et de la réponse : Dieu appelle et l’homme répond», et parfois aussi, «l’homme appelle et Dieu répond», a remarqué le Pape en sortant de son texte.
«Celui qui ne s’abandonne pas à l’Amour de Dieu finit, tôt ou tard, par s’abandonner à autre chose, en finissant dans les bras de la mentalité mondaine qui à la fin apporte amertume, tristesse et solitude». Le pénitent doit donc se rapprocher de la confession, et se préparer à recevoir la Miséricorde de Dieu, en ressentant une sincère «douleur pour ses propres péchés».
L’Amour de Jésus nous renouvelle en profondeur
«Vivre ainsi la confession signifie se laisser transformer par l’Amour», a souligné François. «Nous savons bien que ce ne sont pas les lois qui sauvent : l’individu ne change pas par une série de préceptes arides, mais par la fascination de l’Amour reçu et gratuitement offert. C’est l’Amour qui s’est manifesté pleinement en Jésus-Christ et dans sa mort sur la croix, pour nous. Ainsi l’Amour, qui est Dieu lui-même, s’est rendu visible aux hommes d’une façon d’abord impensable auparavant, totalement nouvelle et donc capable de renouveler toutes choses.» Cette conscience permet une transformation profonde, et le Pape a remarqué que «c’est comme ça aussi dans la vie affective : on change par la rencontre avec un grand amour».
Le Pape s’est enfin penché sur la troisième expression: «correspondre à l’Amour». Cette correspondance doit se manifester «dans le changement de la vie et dans les œuvres de miséricorde». La confession doit débloquer la relation à Dieu et aux autres. «Celui qui a été accueilli par l’Amour ne peut pas ne pas accueillir le frère. Celui qui s’est abandonné à l’Amour ne peut pas ne pas consoler les affligés. Celui qui a été pardonné par Dieu ne peut pas ne pas pardonner de tout cœur aux frères».
La conscience d’être un «pécheur pardonné» permet d’être un frère pour le pénitent
«Chacun de nous est un pécheur pardonné, mis au service des autres afin qu’eux aussi, à travers la rencontre sacramentelle, puissent rencontrer cet Amour qui a fasciné et qui change notre vie.» Le Pape a donc encouragé les confesseurs dans ce «service important pour la sanctification du saint peuple de Dieu», en confiant leur ministère à la «puissante protection de saint Joseph, homme juste et fidèle».
François a ensuite développé une réflexion spontanée sur «l’attitude religieuse qui naît de la conscience d’être un pécheur pardonné», de la part des confesseurs eux-mêmes. Quand le prêtre comprend dans les paroles et l'attitude du pénitent une douleur liée à un péché, ce n’est pas nécessaire de le torturer en lui posant des «questions indiscrètes». Dans les basiliques romaines, certains confesseurs ont des réputations de «shérifs» durs, et les séminaristes qui connaissent les lieux préfèrent les éviter. Le devoir du confesseur n’est donc pas de créer le stress d’un examen académique mais de se comporter en «frère, père, consolateur», sans intrusion personnelle dans «l’âme des autres».
L'évêque de Rome a enfin adressé sa bénédiction aux participants, en leur souhaitant un fructueux «Carême de conversion».
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