Messe à Bagdad: "avec Jésus, nous sommes toujours bienheureux"
Vatican News
C’est une nouvelle étape symbolique de ce 33e voyage apostolique: après son périple matinal dans le sud du pays -Najaf puis Ur-, le Pape, de retour à Bagdad, a célébré sa première messe publique en terre irakienne. Elle s’est tenue dans la cathédrale Saint-Joseph, selon le rite suivi par l’Église chaldéenne, née au Ier siècle de la prédication de saint Thomas sur les rives du Tigre et de l’Euphrate, et à laquelle appartient une majorité de chrétiens du pays. C’est du reste la première fois qu’un Pape célèbre une liturgie dans ce rite oriental ancien ; c’est dire donc la joie et l’émotion des fidèles qui ont accueilli la procession d’entrée par des youyous enthousiastes. À noter, la présence du président Barham Saleh et de plusieurs dignitaires musulmans.
Ouvrant son homélie, le Pape a évoqué la quête de la Sagesse, ancienne sur ses terres mésopotamiennes. Sa recherche a malheureusement donné lieu à une «inégalité inacceptable», car «celui qui a davantage de moyens peut acquérir plus de connaissances et avoir plus d’opportunités, tandis que celui qui en a moins est mis de côté». Or cette perspective n’est pas celle de Dieu, qui opère un renversement total. Ce sont en effet les derniers qu’il privilégie, tandis que les puissants sont soumis à «un examen rigoureux».
Jésus, «la sagesse en personne», parachève ce renversement avec les Béatitudes qu’il proclame au tout début de son ministère public:
Cette attitude de vie proposée par Jésus peut laisser dubitatif: ne risque-t-elle pas d’être perdante pour celui qui la choisit ? Non, répond le Pape, qui y voit au contraire une proposition «sage» de Jésus, et même «gagnante» car basée sur l’amour, qui a vaincu le péché et la mort et a rendu «les martyrs victorieux dans l’épreuve». L’amour est une force et demeure, au contraire des vanités, qui sont éphémères par nature. Ainsi, «vivre les Béatitudes, c’est rendre éternel ce qui passe. C’est porter le Ciel sur la terre».
Les pratiquer ne requiert pas «de faire des choses extraordinaires» mais demande «un témoignage chrétien», et c’est là le second point de l’homélie du Pape:
Dans son hymne à la charité – deuxième lecture de la messe (1 Co 12)- saint Paul affirme qu’elle est «longanime» avant tout. De fait, la patience de Dieu n’a jamais failli, quelles qu’aient été les turpitudes et les trahisons de l’homme ; «à chaque fois, il est demeuré fidèle, a pardonné et a recommencé», note François. Aussi, cette patience de recommencer à chaque fois est-elle «la première qualité de l’amour», qui «stimule», «reste créatif» et «ne se résigne pas» :
Face à des situations difficiles, la tentation peut être de fuir ou de céder à la colère. Le Christ, lui, ne choisit aucune de ces options. Il réagit à l’inverse par «la force humble de l’amour» et nous montre ainsi la voie, car «Dieu réalise ses promesses de cette manière».
Les promesses de Dieu, qui suivent chaque béatitude, ne déçoivent pas, assure le Saint-Père qui rappelle qu’elles s’accomplissent par nos faiblesses. «La route est celle-là, il n’y en a pas d’autre», insiste-il, citant les exemples d’Abraham, de Moïse de la Vierge Marie et de saint Pierre. C’est proprement à travers leurs pauvretés intérieures ou faiblesses – âge avancé, bégaiement, virginité et reniement- que Dieu accomplit des merveilles. «Chers frères et sœurs, parfois nous pouvons nous sentir incapables, inutiles. N’y croyons pas, car Dieu veut accomplir des prodiges précisément à travers nos faiblesses», a alors lancé l’évêque de Rome. Malgré les chutes et les épreuves, «nous ne devons pas oublier qu’avec Jésus, nous sommes bienheureux»:
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