Pape François: sans la miséricorde, la foi se meurt
Xavier Sartre – Cité du Vatican
C’est la deuxième année que le Pape François célèbre la messe dans cette église romaine du Santo Spirito in Sassia, située à quelques centaines de mètres à peine du Vatican, et sanctuaire de la Divine Miséricorde. Une miséricorde au centre de l’homélie du Saint-Père. Après Pâques, Jésus apparaît aux disciples qui ont peur et qui se sont enfermés dans le cénacle. Dans ce moment de doute et de crainte, «Jésus les relève avec la miséricorde. Et eux, bénéficiaires de la miséricorde, deviennent miséricordieux», explique François.
Paix, Esprit Saint et plaies
Tout d’abord, Jésus offre aux Apôtres, «enfermés dans leurs remords», sa paix «qui répand la confiance à l’intérieur», «la paix du cœur». Les disciples, «découragés, sont réconciliés avec eux-mêmes», car ils passent «du remord à la mission», car cette paix, précise le Pape, suscite la mission en même temps qu’elle «rompt les chaînes qui retiennent le cœur prisonnier».
À cette paix, Jésus offre l’Esprit Saint, qu’il donne «pour la rémission des péchés». Seuls, nous ne pouvons pas effacer notre péché, explique François. Seul Dieu peut le faire car «il nous fait sortir de nos misères les plus profondes». «Comme ces disciples, nous avons besoin de nous laisser pardonner», ajoute le Pape.
Il nous faut comprendre qu’«au centre de la confession», il y a «Dieu avec sa miséricorde». Comme un père qui aide son enfant qui a chuté à se relever, «la main du Père est prête à nous remettre debout et à nous faire aller de l’avant. Cette main sûre et fiable est la confession». C’est le «sacrement de la résurrection», «pure miséricorde», affirme le Saint-Père.
Jésus offre également ses plaies, poursuit François. «Comme Thomas, nous touchons du doigt le fait que Dieu nous aime jusqu’au bout». «Les plaies sont des canaux ouverts entre lui et nous», en les adorant et les embrassant, «nous découvrons que chacune de nos faiblesses est accueillie dans sa tendresse». «Ses plaies lumineuses percent les ténèbres que nous portons à l’intérieur».
Que faisons-nous à notre tour?
Le cheminement chrétien commence ici, explique le Pape. Il n’y a qu’en accueillant l’amour de Dieu que «nous pourrons donner quelque chose de nouveau au monde» et non en nous basant sur nos capacités, nos structures ou nos projets.
Les Apôtres, après avoir reçu cette miséricorde, deviennent donc à leur tour miséricordieux. Ils mettent leur bien en commun, ce qui n’est pas du «communisme» mais «du christianisme à l’état pur», précise bien le Saint-Père. Les disciples découvrent en fait «d’avoir en commun la mission, le pardon et le Corps de Jésus : partager les biens terrestres a semblé une conséquence naturelle», explique-t-il.
D’où cette invitation adressée aux fidèles à ne pas rester indifférents. «Ne vivons pas une foi à moitié, qui reçoit mais ne donne pas, qui accueille le don mais ne se fait pas don», exhorte le Pape. «Si l’amour finit avec nous-mêmes, la foi se dessèche dans un intimisme stérile. Sans les autres, elle devient désincarnée. Sans les œuvres de miséricorde elle meurt.» Il n’y a qu’en se penchant sur les blessures des autres que l’on recevra la preuve que Dieu a touché notre vie.
Regina Coeli
À l’issue de la messe, le Pape a récité la prière du Regina Coeli, saluant auparavant les fidèles présents à cette messe, et notamment les personnels médicaux, les détenus, les handicapés, les réfugiés et les migrants, sans oublier les sœurs hospitalières de la Divine Miséricorde et les volontaires de la Protection civile italienne.
«Vous représentez quelques unes des réalités dans lesquelles la miséricorde se fait concrète, se fait proche, service, attention aux personnes en difficulté. Je vous souhaite de recevoir toujours la miséricorde pour être à votre tour miséricordieux» a déclaré François dans son bref salut.
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