Il y a 5 ans, le Pape François se rendait sur l'île de Lesbos
Entretien réalisé par Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Il y a cinq ans, le 16 avril 2016, le Pape François effectuait une visite sur l’île grecque de Lesbos pour aller rencontrer des réfugiés. Aux côtés du patriarche Bartholomée de Constantinople et de l’archevêque orthodoxe d’Athènes Hieronymos, le Saint-Père avait tenu à faire part de sa proximité envers toutes les personnes vivant dans le camp de Moria sur l’île. «Je suis venus vous dire que vous n’êtes pas seuls», avait-il lancé à l’adresse des migrants.
Trois ans après sa visite sur l'île italienne de Lampedusa, où il avait dénoncé une «mondialisation de l'indifférence» face aux drames vécus par les migrants qui se noient en Mer Mediterranée, François souhaita un nouveau message concret de solidarité envers ces hommes, femmes et enfants, condamnés à fuir leur pays et espérant pousser la porte de l'Europe.
Dans une déclaration commune, le Pape, le patriarche Bartholomée et le métropolite d’Athènes avaient fait part de leur «profonde préoccupation» devant les conditions de vie de ces personnes, soulignant que l’opinion mondiale ne pouvait ignorer «la gigantesque crise humanitaire» créé par les conflits les persécutions, à l’origine de l’exil de ces réfugiés.
Encore du travail pour préserver la dignité des migrants
Cette visite du Pape à Lesbos avait aussi été marquée par un geste inédit: le retour, dans son avion de douze réfugiés syriens, aujourd’hui intégrés en Italie grâce au travail de la communauté Sant' Egidio. Un premier «couloir aérien» à petite échelle, qui en a appelé d'autres depuis.
Depuis cette visite historique du Souverain pontife la situation humanitaire à Lesbos ne s’est pas améliorée, loin de là. Au mois de septembre dernier, le camp de Moria a été détruit par un incendie, faisant errer des milliers de migrants dans les oliveraies des alentours, sans qu'il ne puissent trouver où se loger et se nourrir. Aujourd'hui encore, quelque 7 000 personnes attendent toujours que leur demande d’asile soit examinée et vivent dans des conditions sanitaires précaires. Aux difficiles conditions de vie s'est par ailleurs rajoutée la crise sanitaire, même si les cas de contagion au Covid-19 sont limités.
Pour le père Maurice Joyeux du Service Jésuite pour les Réfugiés (JRS) qui a vécu plusieurs années auprès des réfugiés de Moria, le souvenir de cette venue du Pape est toujours vif. Il invite à ne pas oublier leur dignité et à faire des efforts pour leur assurer un accueil plus digne en Europe.
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