Le message du Pape François à la conférence ibéro-américaine
Olivier Bonnel-Cité du Vatican
A l'occasion du 27e sommet de la conférence ibéro-américaine qui se tient ces jours-ci dans la Principauté d'Andorre, le Pape François a envoyé un message à sa Secrétaire générale, l'économiste du Costa Rica Rebeca Grynspan Mayufis. Inaugurés en 1991, ces sommets rassemblent l'Espagne, le Portugal et une vingtaine de pays latino-américains ainsi que des membres observateurs comme la France, le Maroc ou la Belgique.
Dans son message, le Souverain Pontife souhaite adresser ses salutations à tous les chefs d'État et de gouvernement de ces pays, spécialement en ces temps difficiles de pandémie de Covid-19. C'est à ce titre d'ailleurs que le Pape invite les responsables à une introspection sur les politiques à mettre en place pour «sortir meilleurs» de cette sombre période.
«Je souhaite tout d'abord avoir une pensée pour les millions de victimes et de malades. Je prie pour eux et pour leurs familles. La pandémie n'a fait aucune distinction et a frappé des personnes de toutes les cultures, croyances, couches sociales et économiques» écrit François. Le Pape rappelle aussi les terribles conséquences de la pandémie sur les familles, nombreux opérateurs de santé, les aumôniers et les nombreux bénévoles, qui, au péril de leur vie n'ont pas ménagé leurs efforts pour aider les malades et les plus pauvres.
La vaccination, un bien commun universel
Alors que la pandémie est loin d'être révolue, le Saint-Père salue également les efforts déployés par la recherche médicale pour trouver des vaccins anti-Covid et souhaite réaffirmer que « la vaccination généralisée doit être considérée comme un "bien commun universel"». A ce titre, le Pape encourage les initiatives visant à créer de nouvelles formes de solidarité au niveau international, avec des mécanismes visant à assurer une distribution équitable des vaccins.
Cet accès aux vaccins, poursuit-il, ne doit pas se faire «sur la base de critères purement économiques, mais en tenant compte des besoins de tous, notamment des plus vulnérables et des plus démunis.»
Bâtir une nouvelle économie au service de l'homme
François invite ainsi les pays de la conférence ibéro-américaine à «repenser le rapport entre la personne et l'économie», garantie selon lui de conjurer la crise multiforme que nous traversons actuellement. «C'est pourquoi, poursuit-il, nous devons unir nos forces pour créer un nouvel horizon d'attentes où le profit économique n'est pas l'objectif principal, mais la protection de la vie humaine.»
Il y a urgence, rappelle François de repenser les modèes de développement de nos sociétés, afin qu'elles deviennent plus justes et inclusives. Le Pape pointe en particulier la nécessité de «réformer l'"architecture" de la dette internationale comme partie intégrante de notre réponse commune à la pandémie.»
Le Souverain Pontife plaide aussi pour que les pays les plus riches puissent aider les États les moins avancés à pouvoir accéder plus facilement aux financements extérieurs. «Rien de tout cela ne sera possible sans une volonté politique forte, conclut le message, qui a le courage de décider de changer les choses, afin que les pauvres ne soient pas ceux qui paient le plus lourd tribut à ces drames qui frappent notre famille humaine.»
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