Regina Caeli: la foi chrétienne se vit dans le contact direct
«En ce troisième dimanche de Pâques, nous retournons à Jérusalem, au Cénacle, comme guidés par les deux disciples d'Emmaüs, qui avaient écouté avec beaucoup d'émotion les paroles de Jésus sur la route et l'avaient ensuite reconnu "à la fraction du pain" (Lc 24, 35)», a expliqué le Pape. Les disciples se sont d’abord montrés incrédules, mais Jésus, en se laissant regarder et toucher, et en partageant le repas avec eux, démontre qu’il n’est pas un pur esprit ou un fantôme, mais bien une personne réelle.
«Cette page d'Évangile est caractérisée par trois verbes très concrets, qui reflètent en quelque sorte notre vie personnelle et communautaire: regarder, toucher et manger. Trois actions qui peuvent donner la joie d'une vraie rencontre avec Jésus vivant», a souligné le Pape.
Regarder est le premier verbe de l’amour
Jésus invite les disciples à le regarder. «Regarder n'est pas seulement voir, c'est plus, cela implique aussi une intention, une volonté, a remarqué François. C'est pourquoi il est l'un des verbes de l’amour. La maman et le papa regardent leurs enfants ; les amoureux se regardent l'un l'autre ; un bon médecin regarde son patient avec attention... Regarder est un premier pas contre l'indifférence, contre la tentation de détourner le visage des difficultés et des souffrances des autres.»
Mais ce n’est qu’une première étape. «En invitant les disciples à le toucher, à voir qu'il n'est pas un fantôme, Jésus leur indique, ainsi qu'à nous, que la relation avec lui et avec nos frères et sœurs ne peut rester "à distance", au niveau du regard. Il n’existe pas de christianisme à distance, sur le plan du seul regard» a insisté le Pape, en ce temps de distanciation et de virtualisation des rapports, qui, pour beaucoup, rend frustrant et douloureux le manque de contact physique.
«L'amour demande la proximité, le contact, le partage de la vie», a répété François, en reprenant une nouvelle fois l’exemple du Bon Samaritain, qui «ne s'est pas contenté de regarder l'homme qu'il a trouvé à moitié mort le long de la route : il s'est penché, il l’a touché, il a pansé ses blessures, l'a chargé sur son cheval et l'a emmené à l'auberge. Il en va de même pour Jésus lui-même : l'aimer signifie entrer dans une communion vitale et concrète avec lui», a redit le Pape.
Le banquet eucharistique est un signe de l’incarnation de Jésus
Enfin, manger est une nécessité vitale, mais «quand on le fait ensemble, en famille ou entre amis», cela «devient aussi une expression d'amour, de communion, de fête... Combien de fois les Évangiles nous montrent Jésus vivant cette dimension conviviale», y compris après la Résurrection, «au point que le banquet eucharistique est devenu le signe emblématique de la communauté chrétienne. Manger ensemble le Corps du Christ, c’est le centre et le cœur de la vie chrétienne», a insisté l’évêque de Rome.
«Frères et sœurs, cette page d'Évangile nous dit que Jésus n'est pas un "fantôme", mais une Personne vivante. Et quand Jésus se rapproche de nous, il nous remplit de joie», a insisté François.
«Être chrétien n'est pas d'abord une doctrine ou un idéal moral, c'est une relation vivante avec Lui, avec le Seigneur ressuscité : nous le regardons, nous le touchons, nous nous nourrissons de Lui et, transformés par son Amour, nous regardons, touchons et nourrissons les autres en tant que frères et sœurs. Que la Vierge Marie nous aide à vivre cette expérience de la grâce», a-t-il conclu.
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