Audience générale: «la prière n’est pas une baguette magique»
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
C’est un cas de figure qui peut pousser à la «contestation radicale de la prière» ou à crier au scandale: «nos prières semblent parfois ne pas être écoutées», alors même que le mobile en était «noble» et désintéressé. Le Pape a notamment évoqué les guerres interminables qui font souffrir des nations entières, comme au Yémen ou en Syrie. Une question surgit: «pourquoi le Père, qui a promis de donner de bonnes choses à ses enfants qui les lui demandent, ne répond-il pas ?».
Prier humblement
Le Pape, se référant au Catéchisme de l’Église catholique, y voit une mise en garde «contre le risque de ne pas vivre une authentique expérience de foi». Nous voulons être servis par Dieu, et formulons alors «une prière qui voudrait orienter les événements selon notre dessein». Jésus au contraire nous apprend à demander «que se réalise non pas notre projet», mais la volonté du Père. «La prière n’est pas une baguette magique: c’est un dialogue avec le Seigneur», a résumé le Saint-Père.
Saint Paul quant à lui «nous rappelle que nous ne savons pas ce qu’il convient de demander». La prière nécessite avant tout de l’humilité de la part de l’orant, et de demeurer en Dieu. «Dans la prière, c’est Dieu qui doit nous convertir, ce n’est pas nous qui devons convertir Dieu», a souligné François, invitant à Lui demander «ce qui sera le meilleur pour [notre] santé spirituelle».
Attendre avec confiance la victoire du Ressuscité
Cependant l’interrogation demeure, lorsque la prière est sincère et qu’elle demande un bien correspondant au Règne de Dieu, par exemple, lorsqu’une mère prie pour son enfant malade. L’Évangile contient de nombreux épisodes ou des personnes demandent au Seigneur d’être guéries. Or nous voyons parfois Jésus tarder à répondre, a fait remarquer le Saint-Père. En effet, «le temps de Dieu n’est pas notre temps». Il ne résout pas toujours immédiatement le problème mais demande la foi à celui qui le sollicite, comme dans le cas de la guérison de la fille de Jaïre. «C’est la foi qui soutient la prière», a insisté le Pape.
La prière de Jésus lui-même à Gethsémani ou sur la croix ne semble pas être entendue du Père, et «le Fils doit boire jusqu’à la lie le calice de la passion». Mais la Résurrection constitue le véritable dénouement, la réponse éclatante après le silence du Samedi Saint. «Le Mal est le seigneur de l’avant-dernier jour» jamais «du dernier», a expliqué le Souverain Pontife. Le moment de la nuit où l’obscurité est la plus profonde survient toujours «avant l’aurore». Ainsi après le temps des souffrances, le dernier mot reviendra toujours à Dieu, «le jour où s’accompliront toutes les aspirations humaines de salut».
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