Messe de la Pentecôte : "aujourd'hui est le temps de la consolation"
Aux hommes qui, dans les moments difficiles, recourent aux consolations terrestres, superficielles et anesthésiantes, le Christ offre la «consolation du Ciel», celle de l’Esprit de Dieu qui descend dans nos âmes et visite «jusqu’à l’intime de nos cœurs». Le «Consolateur souverain» est la tendresse même de Dieu qui ne nous laisse jamais seuls, affirme le Pape, «parce que rester avec celui qui est seul, c’est déjà consoler».
Témoigner la miséricorde
A l’inverse du démon qui «nous flatte et nous fait sentir invincibles» mais ensuite «nous jette à terre» et «fait tout pour nous abattre», l’Esprit du Ressuscité vient nous relever comme Il l’a fait pour les apôtres apeurés et enfermés au Cénacle. «Ils reçoivent l’Esprit et tout change : les problèmes et les défauts restent les mêmes, et pourtant ils ne les craignent pas (…). Ils se sentent consolés intérieurement et veulent reverser extérieurement la consolation de Dieu», a fait observer François.
Les croyants sont appelés à devenir, eux aussi des paraclets, des consolateurs, en se faisant proches des autres, non avec des paroles de circonstances mais avec la prière et la proximité. Voilà ce que l’Esprit dit aujourd’hui à l’Église : c’est le temps de la consolation.
Le Paraclet est aussi l’avocat ; au temps de Jésus, a expliqué le Pape, l’avocat n’officiait pas comme aujourd’hui. Il se tenait aux côtés de l’accusé et lui soufflait à l’oreille les arguments pour se défendre. Ainsi fait l’Esprit de vérité «qui ne prend pas notre place mais nous défend contre les mensonges du mal en nous inspirant des pensées et des sentiments». Il agit avec délicatesse et ne contraint pas. Pour vaincre les tentations du malin, cet avocat nous propose d’accueillir trois conseils-clés.
Les trois remèdes du Paraclet
Tout d’abord, celui «d’habiter le présent» : l’Esprit nous affirme «la primauté d’aujourd’hui» contre la tentation de nous focaliser sur les nostalgies du passé ou les incertitudes de l’avenir. Le présent est en effet «le meilleur temps pour nous : maintenant, là où nous sommes, c’est le moment unique et irremplaçable pour faire du bien, pour faire de la vie un don».
Ensuite, deuxième conseil : «cherche le tout» et non la partie. «L’Esprit ne façonne pas des individus fermés, mais nous fonde en tant qu’Église dans la variété multiforme des charismes, dans une unité qui n’est jamais uniformité», a assuré le Souverain Pontife, qui prend l’exemple des apôtres, tous très différents mais qui, une fois l’Esprit reçu, «apprennent à ne pas donner la primauté à leurs points de vue humains, mais au tout de Dieu». «Si nous écoutons l’Esprit, nous ne nous concentrerons pas sur conservateurs et progressistes, traditionnalistes et innovateurs, droite ou gauche : si les critères sont ceux-là, cela veut dire que dans l’Église on oublie l’Esprit», assène-t-il encore. «L’ennemi veut que la diversité se transforme en opposition», en «idéologies qui séparent», alors que l’Esprit pousse à l’unité et à la concorde.
Enfin, «mets Dieu avant ton moi» : c’est le troisième conseil du Paraclet qui «affirme la primauté de la grâce». C’est uniquement dans l’humble accueil de Dieu, en lui faisant de la place que «nous nous retrouvons nous-mêmes». Il en est de même pour l’Église : «s’il y a d’abord nos projets, nos structures et nos plans de réformes nous tomberons dans le fonctionnalisme, dans l’efficience, dans l’horizontalisme et nous ne porterons pas de fruit, a martelé l’évêque de Rome. L’Église n’est pas une organisation humaine, elle est le temple de l’Esprit Saint. Jésus a apporté le feu de l’Esprit sur la terre et l’Église se réforme avec l’onction de la grâce, avec la force de la prière, avec la joie de la mission, avec la beauté désarmante de la pauvreté. Mettons Dieu à la première place !»
Et le Pape de conclure en invoquant le Saint Esprit de Dieu :
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