Les chrétiens appelés à montrer l'exemple pour sortir de la crise, explique François
Après un déplacement annulé l’année dernière à cause de la pandémie, en cet été 2021, le métropolite de Chalcédoine, coprésident du Conseil d’Églises Chrétiennes en France et président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France a pu se rendre à l’audience du Saint-Père à l’occasion de la solennité des apôtres Pierre et Paul, accompagné d’une délégation du Patriarcat œcuménique de Constantinople. Le lendemain, mardi 29 juin, ils assisteront à la célébration eucharistique solennelle présidée par le Pape François. Chaque année, pour la fête de leurs patrons respectifs, l’Église de Rome et l’Église de Constantinople procèdent à un échange de délégation. Une délégation de l’Église de Rome est ainsi attendue à Constantinople pour la saint André, le 30 novembre.
Cette année, la solennité des saints Pierre et Paul a lieu «alors que le monde peine encore à sortir de la crise dramatique provoquée par la pandémie», a noté François devant la délégation du Patriarcat œcuménique de Constantinople, avant de lancer un vibrant appel à tirer les leçons de cette pandémie. «Plus grave que cette crise, il n'y a que la possibilité de la gaspiller, sans tirer la leçon qu'elle nous enseigne», car «le grand désir de revenir à la normalité peut masquer la prétention insensée de s'appuyer à nouveau sur une fausse sécurité, sur des habitudes et des projets qui visent exclusivement le profit et la poursuite de ses propres intérêts, sans se soucier des injustices planétaires, du cri des pauvres et de la santé précaire de notre planète.»
Le rôle des chrétiens dans le monde post-pandémie
Les chrétiens sont appelés à participer à ce défi, a continué le Souverain pontife. «La crise nous demande donc de faire une sélection, de discerner, de nous arrêter et d'examiner ce qui, de tout ce que nous faisons, reste et ce qui passe.» Comme l’enseigne l’apôtre Paul, «la charité ne finira jamais». «En d'autres termes, l'Évangile assure des fruits abondants non pas à ceux qui accumulent pour eux-mêmes, non pas à ceux qui cherchent leur propre avantage, mais à ceux qui partagent ouvertement avec les autres, semant avec abondance et gratuitement, dans un humble esprit de service.»
Les chrétiens en chemin vers la pleine communion doivent donc se demander comment ils veulent procéder, car chaque crise «nous place à la croisée des chemins et nous ouvre deux voies». Il y a donc deux options, a détaillé François : «celle du repli sur soi, à la recherche de sa propre sécurité et de ses propres opportunités, ou celle de l'ouverture aux autres, avec les risques que cela comporte, mais surtout avec les fruits de la grâce que Dieu garantit.»
La communion croissante entre chrétiens, un exemple à suivre pour le futur
Le moment n’est-il pas venu «de donner un nouvel élan à notre cheminement afin de briser les vieux préjugés et de surmonter définitivement les rivalités néfastes?», a-t-il suggéré à ses interlocuteurs. «Sans ignorer les différences qui doivent être surmontées par le dialogue, dans la charité et dans la vérité, ne pourrions-nous pas inaugurer une nouvelle phase des relations entre nos Églises, caractérisée par le fait de marcher davantage ensemble, de vouloir faire de vrais pas en avant, de se sentir vraiment coresponsables les uns des autres ?»
Car finalement, le témoignage d’une communion croissante entre chrétiens «sera également un signe d'espoir pour de nombreux hommes et femmes, qui se sentiront encouragés à promouvoir une fraternité plus universelle et une réconciliation capable de réparer les erreurs du passé.» C’est là, selon le Pape, «la seule façon d'ouvrir un avenir de paix».
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