Angélus: Dieu fait de grandes choses à partir des petites
S’appuyant sur l'Évangile de ce dimanche racontant le célèbre épisode de la multiplication des pains et des poissons, avec lequel Jésus nourrit environ 5 000 personnes venues l'écouter, le Pape François a médité sur la manière dont se déroule ce miracle.
Un petit don gratuit et héroïque
Ainsi «Jésus ne crée pas les pains et les poissons à partir de rien», mais travaille «à partir de ce que les disciples lui apportent». L'un d'eux dit, cite le Pape: «Il y a ici un garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons; mais qu'est-ce que cela représente pour tant de gens ?» (v. 9). C'est peu, c'est rien, mais c'est suffisant pour Jésus, a souligné François.
Essayons maintenant de nous mettre à la place de ce garçon. Les disciples lui demandent de partager tout ce qu'il a à manger. Cette proposition semble insensée, relève le Pape. «Pourquoi priver une personne, le plus souvent un garçon, de ce qu'elle a apporté de chez elle et qu'elle a le droit de garder pour elle? Pourquoi retirer à une personne ce qui n'est pas suffisant pour nourrir tout le monde de toute façon ? Humainement, c'est illogique. Mais pas pour Dieu. Au contraire, grâce à ce petit don gratuit, et donc héroïque, Jésus peut nourrir tout le monde», a expliqué le Successeur de Pierre.
De grandes choses à partir de petites
C'est une grande leçon pour nous. Il nous dit que le Seigneur peut faire beaucoup avec le peu que nous mettons à sa disposition, a-t-il ajouté, conseillant de nous demander chaque jour: «Qu'est-ce que j'apporte à Jésus aujourd'hui?». «Il peut faire beaucoup avec une de nos prières, avec un geste de charité pour les autres, même avec une de nos misères remise à sa miséricorde. C'est ainsi que Dieu aime agir: il fait de grandes choses à partir de petites choses gratuites», a assuré l’évêque de Rome.
Tous les grands protagonistes de la Bible -d'Abraham à Marie jusqu'au garçon d'aujourd'hui- montrent cette logique de la petitesse et du don. «La logique du don est si différente de la nôtre», a observé le Pape, constatant que nous essayons d'accumuler et d'augmenter ce que nous avons, alors que Jésus nous demande de donner, de diminuer. «Nous aimons ajouter, nous aimons ajouter ; Jésus aime soustraire, enlever quelque chose pour le donner aux autres. Nous voulons nous multiplier pour nous-mêmes ; Jésus apprécie que nous partagions avec les autres, que nous partagions», a-t-il poursuivi.
Le partage accroît l'amour
Le vrai miracle, dit Jésus, n'est pas la multiplication qui produit la vantardise et le pouvoir, mais le partage qui accroît l'amour et permet à Dieu d'accomplir des merveilles, a insisté le Saint-Père faisant allusion à notre époque, où «la multiplication des biens ne résout pas les problèmes sans un partage équitable». «On pense à la tragédie de la faim, qui touche particulièrement les petits. On a calculé que chaque jour dans le monde, environ 7 000 enfants de moins de cinq ans meurent à cause de la malnutrition», a détaillé François.
Face à de tels scandales, Jésus nous adresse aussi une invitation, semblable à celle que le garçon de l'Évangile, qui n'a pas de nom et dans lequel nous pouvons tous nous reconnaître, a probablement reçue: «Courage, donne le peu que tu as, tes talents et tes biens, mets-les à la disposition de Jésus et de tes frères. N'ayez pas peur, rien ne sera perdu, car si vous partagez, Dieu multiplie. Bannissez la fausse modestie de vous sentir inadéquat, faites-vous confiance. Croyez en l'amour, en la force du service, en la force de la gratuité».
«Que la Vierge Marie, qui a répondu "oui" à la proposition inédite de Dieu, nous aide à ouvrir notre cœur aux invitations du Seigneur et aux besoins des autres», a conclu le Souverain pontife.
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