Afghanistan : le Pape appelle à des négociations
Vatican News
«Je vous demande de prier avec moi le Dieu de la paix pour que le fracas des armes cesse et que des solutions soient trouvées à la table du dialogue. Ce n'est qu'ainsi que la population martyrisée de ce pays - hommes, femmes, personnes âgées et enfants - pourra rentrer chez elle et vivre en paix et en sécurité dans un respect mutuel total».
C'est ainsi que le Pape François, ce matin après l'Angélus sur la place Saint-Pierre, a rejoint «la préoccupation unanime pour la situation en Afghanistan» où les talibans sont désormais entrés dans la capitale Kaboul.
L'avancée inexorable vers la capitale
La progression des combattants dans le pays a été inexorable. L'évacuation du président Ashraf Ghani et des ressortissants étrangers a donné lieu à un intense ballet d'hélicoptères dans la journée de dimanche, les images de la chute de Kaboul rappelant celle de Saïgon en 1975, symbolisant une nouvelle déroute de l'armée américaine. Avec les capitulations de Mazar-i-Sharif et Jalalabad - la cinquième plus grande ville d'Afghanistan - le nombre de capitales provinciales tombées aux mains des talibans était passé à 26. La plupart des villes se sont rendues sans combattre.
Progressant à grande vitesse, les talibans ont réussi à contrôler tous les postes frontières d'Afghanistan et l'aéroport de Kaboul est resté le seul moyen de sortir du pays. Le ministre pakistanais de l'Intérieur, Sheikh Rashid Ahmed, a confirmé que les talibans avaient conquis le côté afghan du passage de Torkham, le dernier qui était resté sous le contrôle du gouvernement.
La promesse d’une transition pacifique
«Kaboul ne sera pas attaquée et la transition se fera de manière pacifique». C'est ce qu'a déclaré le ministre afghan de l'Intérieur par intérim, Abdul Sattar Mirzakwal, dans une vidéo filmée par Tolo news. Le ministre avait assuré les habitants de Kaboul que les forces de sécurité garantiraient la sécurité de la ville.
Pour leur part, les talibans ont assuré qu'ils n'utiliseraient pas la force à Kaboul et qu'ils négociaient une transition du pouvoir, ouvrant la voie à une forme de collaboration avec des éléments de l'administration sortante. Pendant ce temps, le représentant des talibans à Doha, au Qatar, a ordonné aux combattants de rester aux portes de la ville, de ne pas recourir à la violence et d'éviter les morts et les blessés.
Le désengagement américain
Le Secrétaire d'État américain Antony Blinken s'était entretenu hier avec le président afghan Ashraf Ghani au sujet de l'évolution de la situation en Afghanistan. Les deux hommes ont discuté de l'urgence des efforts diplomatiques et politiques en cours pour réduire la violence.
Le Secrétaire d'État a souligné l'engagement des États-Unis en faveur d'une relation diplomatique et sécuritaire forte avec le gouvernement afghan et il a promis un «soutien continu au peuple afghan». Le président Biden a toutefois renouvelé son engagement à faire sortir l'armée américaine de ce bourbier, en déclarant: «Je ne ne transmettrai pas cette guerre à mon successeur».
Il a néanmoins demandé à la communauté du renseignement de rester vigilante et de faire ainsi face aux futures menaces terroristes en provenance d'Afghanistan. La diplomatie américaine a fait savoir aux représentants des talibans à Doha que toute action de leur part sur le terrain en Afghanistan qui mettrait en danger le personnel américain ou la mission sur place entraînerait une «réponse militaire rapide et forte».
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