Angélus: accueillir Jésus et nous aimer les uns les autres, avec gratuité et sans calcul
Olivier Bonnel-Cité du Vatican
Le Pape est revenu sur la scène d'ouverture de l'Évangile de ce dimanche (Jn 6, 24-35) qui relate les barques qui se dirigent vers Capharnaüm : la foule va chercher Jésus. « Nous pourrions penser que c'est une très bonne chose, a-t-il souligné, mais l'Évangile nous enseigne qu'il ne suffit pas de chercher Dieu, nous devons aussi nous demander pourquoi nous le cherchons»
Jésus dit en effet : « Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés ». Le peuple avait assisté au miracle de la multiplication des pains, mais n'avait pas saisi la signification de ce geste : il s'était arrêté au miracle extérieur et au pain matériel, a précisé le Pape.
La tentation idolâtre
« C’est donc la première question que nous pouvons nous poser : pourquoi cherchons-nous le Seigneur ? Quelles sont les motivations de notre foi ?» a demandé François. Nous devons le discerner, car parmi les nombreuses tentations, il en est une que nous pourrions appeler la tentation idolâtre. C'est elle qui nous pousse à chercher Dieu pour notre propre usage, pour résoudre des problèmes, pour avoir grâce à Lui ce que nous ne pouvons obtenir par nous-mêmes a poursuivi le Saint-Père.
« Mais de cette manière, la foi reste superficielle et miraculeuse : nous cherchons Dieu pour qu'il nous nourrisse, puis nous l'oublions lorsque nous sommes rassasiés». La foi est immature, si nos propres besoins passent avant Dieu, a-t-il souligné.
Le véritable amour est désintéressé
« Le Seigneur, qui agit bien au-delà de nos attentes, a poursuivi François, Il veut vivre avec nous avant tout dans une relation d'amour. Et le véritable amour est désintéressé, il est gratuit : on n'aime pas pour recevoir une faveur en retour !»
La deuxième question posée dans l’Évangile est également importante, a expliqué le Pape : « Que devons-nous faire pour accomplir les œuvres de Dieu ?» « C’est comme si les gens, provoqués par Jésus, disaient : "Comment purifier notre recherche de Dieu ? Comment passer d'une foi magique, qui ne pense qu'à nos propres besoins, à une foi qui plaît à Dieu ?»
Face à cette interrogation, c’est Jésus qui indique le chemin : il répond que l'œuvre de Dieu est d'accueillir celui que le Père a envoyé, c'est-à-dire lui-même.
Accueillir Jésus comme le pain de vie
La question est bien d'accueillir Jésus dans notre vie, de vivre une histoire d'amour avec Lui, a précisé François. « Avant les choses que nous recevons et faisons, il y a Lui à aimer. Il existe une relation avec Lui qui va au-delà de la logique de l'intérêt et du calcul ».
Cela est vrai à l'égard de Dieu, mais aussi dans nos relations humaines et sociales, a encore souligné le Pape : lorsque nous cherchons avant tout la satisfaction de nos besoins, nous risquons d'utiliser les personnes et d'exploiter les situations à nos propres fins.
L'invitation de l'Évangile est ainsi la suivante : «au lieu de nous préoccuper uniquement du pain matériel qui nous nourrit, accueillons Jésus comme le pain de la vie et, à partir de notre amitié avec lui, apprenons à nous aimer les uns les autres. Avec gratuité et sans calcul » a t-il conclu.
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici