Angélus : la prière doit être courageuse et substantielle
Vatican News
Le Pape est revenu, juste avant la récitation de la prière de l'angélus, sur l’épisode lors duquel Jésus quitte Jéricho pour rendre la vue à Bartimée, un aveugle qui mendiait au bord de la route. «Une rencontre importante», a d’emblée rappelé le Saint-Père, la dernière avant l’entrée du Seigneur à Jérusalem pour la Pâque. Lors de cette rencontre, Jésus s’était arrêté immédiatement pour secourir Bartimée, tandis que «les disciples et la foule agacés par ses cris lui demandent de se taire», car «Dieu écoute toujours le cri du pauvre», a expliqué François à la foule rassemblée place Saint-Pierre, «il n'est pas du tout dérangé par la voix de Bartimée, au contraire, il se rend compte qu'elle est pleine de foi, une foi qui n'a pas peur d'insister, de frapper au cœur de Dieu, malgré l'incompréhension et les reproches. Et c'est là que réside la racine du miracle. En effet, Jésus lui dit: " Ta foi t'a sauvé "» (v. 52).
Car «la foi de Bartimée transparaît dans sa prière», a poursuivi le Pape François, «Il ne s’agit pas d’une prière timide, conventionnelle». Bartimée appelle Jésus «fils de David», cela veut dire qu’il le reconnaît comme le Messie, puis «il l’appelle par son nom, avec confiance», «Il n'a pas peur de lui, il ne prend pas de distance. Et ainsi, du fond du cœur, il crie au Dieu ami tout son drame: "Aie pitié de moi !".»
Ainsi, a détaillé l’évêque de Rome, «Il ne demande pas une grâce, mais se présente lui-même: il demande la miséricorde pour sa personne, pour sa vie. Ce n'est pas une petite demande, mais elle est belle, car elle invoque la miséricorde, c'est-à-dire la compassion, la miséricorde de Dieu, sa tendresse.»
Dire l'essentiel en peu de mots
En peu de mots, a précisé François, Bartimée a dit l’essentiel et «se confie à l'amour de Dieu, qui peut refaire fleurir sa vie en faisant ce qui est impossible aux hommes». C’est pourquoi, il ne demande pas l’aumône au Seigneur, «mais manifeste tout, sa cécité et sa souffrance, qui allait au-delà du fait de ne pas pouvoir voir». Finalement, «la cécité était la partie émergée de l'iceberg, mais dans son cœur il devait y avoir des blessures, des humiliations, des rêves brisés, des erreurs, des remords.»
Enfin, le Saint-Père a invité chacun à se demander si sa prière est «courageuse» et «substantielle», «met-elle mon cœur à nu devant le Seigneur ? Est-ce que je lui apporte l'histoire et les visages de ma vie ? Ou bien est-elle anémique, superficielle, faite de rituels sans affection ni cœur ?», avant d’ajouter: «Lorsque la foi est vivante, la prière est sincère: elle ne fait pas la manche, elle ne se réduit pas aux besoins du moment. Jésus, qui peut tout faire, doit être sollicité pour tout. Il est impatient de déverser sa grâce et sa joie dans nos cœurs, mais malheureusement c'est nous qui gardons nos distances, par timidité, paresse ou incrédulité.»
Nous sommes si nombreux, a déploré François, «à ne pas croire que le Seigneur peut faire des miracles». Pour appuyer son propos, le Pape est ensuite revenu sur un épisode vécu personnellement dans son Église local: un père, averti par les médecins que sa fille de 9 ans, malade, ne passerait pas la nuit s'est rendu auprès d'un sanctuaire marial, mais les grilles étaient fermées. Ce père a pourtant passé la nuit à prier, «en criant du cœur», puis en revenant le matin, il a trouvé son enfant guérie. «Le cri de cet homme qui demandait tout, a été entendu par le Seigneur qui lui avait tout donné. Ce n'est pas une histoire: j'ai vu cela dans un autre diocèse. Mais avons-nous ce courage dans la prière ?»
En conclusion, il faut suivre l’exemple de Bartimée a exhorté François, suivre sa «foi concrête, insistance, courageuse».
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