Audience générale: revenir à l'essentiel de la foi, le Christ crucifié
«Aux Galates, tentés de fonder leur religiosité sur l'observance de préceptes et de traditions, Paul rappelle le centre du salut et de la foi: la mort et la résurrection du Seigneur», a d’abord assuré le Souverain pontife argentin, regrettant qu’aujourd’hui encore, beaucoup sont à la recherche «de certitudes religieuses plutôt que du Dieu vivant et véritable», se concentrant sur «les rituels et les préceptes plutôt que d'embrasser le Dieu de l'amour de tout leur être». C'est pourquoi Paul demande aux Galates de revenir à l'essentiel, estime le Pape, à Dieu qui nous donne la vie dans le Christ crucifié.
Repartir du Christ crucifié
Si nous perdons le fil de notre vie spirituelle, si mille problèmes et pensées nous assaillent, faisons nôtre le conseil de Paul, a exhorté l’évêque de Rome: plaçons-nous devant le Christ crucifié, repartons de Lui. «Prenons le Crucifix dans nos mains, serrons-le contre notre cœur. Ou bien faisons une pause en adoration devant l'Eucharistie, où Jésus est le Pain rompu pour nous, le Crucifié ressuscité».
Et le Pape d’inviter, toujours guidés par saint Paul, à faire un pas de plus. «Demandons-nous: que se passe-t-il lorsque nous rencontrons Jésus crucifié dans la prière ? Ce qui se passe est ce qui s'est passé sous la Croix : Jésus donne l'Esprit (cf. Jn 19,30), c'est-à-dire qu'il donne sa propre vie. Et l'Esprit, qui découle de la Pâque de Jésus, est le principe de la vie spirituelle. C'est Lui qui change le cœur : non pas nos œuvres, mais l'action du Saint-Esprit en nous!»
Le combat spirituel
C'est lui qui guide l'Église, et nous sommes appelés à obéir à son action, qui se déploie où et comme il le veut. Et c'est toujours grâce à Lui que nous nourrissons notre vie chrétienne et poursuivons notre combat spirituel, a affirmé le Pape, relevant l’importance du combat spirituel dans la Lettre aux Galates.
L'Apôtre présente en effet deux fronts opposés: d'une part les «œuvres de la chair», d'autre part le «fruit de l'Esprit». Les œuvres de la chair sont des comportements contraires à l'Esprit de Dieu. L'Apôtre les appelle œuvres de la chair, non pas parce qu'il y aurait quelque chose de mauvais ou d'erroné dans notre chair humaine, rappelle François, mais au contraire, nous avons vu comment il insiste sur le réalisme de la chair humaine portée par le Christ sur la croix!
La chair vieillit et passe, l'Esprit donne la vie
«La chair est un mot qui indique l'homme dans sa dimension terrestre, fermé sur lui-même, dans une vie horizontale, où l'on suit les instincts mondains et où la porte est fermée à l'Esprit, qui nous élève et nous ouvre à Dieu et aux autres», a-t-il observé. «Mais la chair nous rappelle aussi que tout cela vieillit et passe, pourrit, alors que l'Esprit donne la vie. Paul énumère donc les œuvres de la chair, qui se réfèrent à l'usage égoïste de la sexualité, aux pratiques magiques qui relèvent de l'idolâtrie et à ce qui mine les relations interpersonnelles, comme "la discorde, la jalousie, les dissensions, les divisions, les factions, l'envie... ‘’»
Amour, paix, joie, trois fruits de l'Esprit
Le fruit de l'Esprit, en revanche, a expliqué le Pape est «l'amour, la joie, la paix, la magnanimité, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi» (Ga 5,22). Les chrétiens sont appelés à vivre de cette manière. «Ce peut être un bon exercice spirituel que de lire la liste de saint Paul et de regarder sa propre conduite, pour voir si elle correspond, si notre vie est vraiment conforme à l'Esprit Saint, si elle porte ces fruits. Par exemple, les trois premières énumérées sont l'amour, la paix et la joie: à partir de là, on reconnaît une personne habitée par l'Esprit de Dieu», a enfin conseillé le Saint-Père, avant de remarquer, que, parfois, ceux qui s'approchent de l'Église ont l'impression d'être confrontés à «une masse dense de commandements et de préceptes».
L'amour attire et change le cœur de l'homme
Mais en réalité, la beauté de la foi en Jésus-Christ ne peut être saisie sur la base d'un trop grand nombre de commandements et d'une vision morale qui, se développant dans de nombreux courants, peut faire oublier la fécondité originelle de l'amour, nourri par la prière pacifique et le témoignage joyeux, a-t-il souligné, abondant en ce sens: «De même, la vie de l'Esprit exprimée dans les sacrements ne peut être étouffée par une bureaucratie qui empêche l'accès à la grâce de l'Esprit, auteur de la conversion du cœur».
«Nous avons donc la grande responsabilité de proclamer le Christ crucifié et ressuscité, parce que c'est seulement cet Amour qui a le pouvoir d'attirer et de changer le cœur de l'homme», a conclu le Successeur de Pierre.
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