Avec le Pape, les religions s’engagent pour l’éducation
Après avoir lancé un appel conjoint en vue de la COP 26, les leaders religieux du monde entier, réunis au Vatican, participent ce mardi à un évènement, “Religion et éducation : vers le pacte éducatif mondial”, qui coïncide avec la Journée mondiale des enseignants, promue par l’UNESCO. L’objectif étant d’ «affirmer notre attention pour l’éducation», a souligné le Pape en s’adressant aux participants. Ayant toujours entretenu une relation étroite avec l’éducation, les traditions religieuses veulent «être un stimulant pour une action éducative renouvelée qui puisse faire grandir la fraternité universelle dans le monde».
Quatre principes-clés
Plusieurs principes doivent désormais guider cette éducation : «Connais toi toi-même», «connais ton frère», «connais la création» et «connais le Transcendant», a énuméré le Pape, pour qui il est impossible «de taire aux nouvelles générations les vérités qui donnent son sens à la vie». L’engagement des religions touche donc à ces piliers d’une formation intégrale tournée vers la fraternité.
Prenant conscience de la richesse de leurs différences, comme autant de différentes voies pour atteindre Dieu et d’éduquer à la coexistence pacifique, les religions s’engagent ainsi «à ne jamais utiliser le nom de Dieu pour justifier la violence et la haine envers les autres traditions religieuses, à condamner toutes les formes de fanatisme et de fondamentalisme et à défendre le droit de chacun de choisir et d’agir selon sa propre conscience.»
L’éducation doit aussi être tournée vers l’accueil de l’autre : «Si, par le passé, au nom même de la religion, les minorités ethniques, culturelles, politiques ou autres ont été discriminées, nous voulons aujourd’hui être les défenseurs de l’identité et de la dignité de chaque personne et enseigner aux nouvelles générations à accueillir chacun sans discrimination. L’éducation nous engage donc à accueillir l’autre tel qu’il est, sans juger et sans condamner personne».
Éduquer la personne dans son intégralité
De même, «si par le passé les droits des femmes, des mineurs et des plus faibles n’ont pas toujours été respectés, nous nous engageons aujourd’hui fermement à défendre ces droits et à enseigner aux nouvelles générations à être la voix des sans-voix. Dès lors, l’éducation nous engage à rejeter et à dénoncer toute atteinte à l’intégrité physique et morale de chacun», a poursuivi l’évêque de Rome, qui a ajouté : «l'éducation doit nous amener à comprendre que les hommes et les femmes sont égaux en dignité».
Dernier domaine-clé : le soin de la création. «Si nous avons autrefois toléré l’exploitation et le pillage de notre maison commune, aujourd’hui, plus conscients de notre rôle de gardiens de la création que Dieu nous a confiée, nous voulons être la voix de la nature qui crie pour sa survie et nous former, ainsi que les nouvelles générations, à un style de vie plus sobre et durable. Ainsi, l’éducation nous engage à aimer notre mère la terre et à éviter de gaspiller de la nourriture et des ressources, ainsi qu’à partager davantage les biens que Dieu nous a donnés pour la vie de tous.»
En somme, éduquer chaque personne dans toute son intégralité -tête, mains, cœur et âme-, reste plus que jamais la mission que s’assignent les traditions religieuses, a conclu le Pape.
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