À Assise, des pauvres du monde entier attendent le Pape François
Olivier Bonnel-Envoyé spécial à Assise
C’est à l’ Ospitalità Cittadella, sur les hauteurs de la vieille ville d’Assise, que l’Association Fratello a installé son quartier général. Ce mouvement de laïcs qui a déjà accompagné des milliers de personnes de la rue en pèlerinage à Rome en 2014 puis 2016, s’apprête à vivre une nouvelle étape de son existence. Demain ils retrouveront le Pape dans la ville du saint dont il a tiré son nom, avec plus de 500 personnes venues des quatre coins d’Europe.
La logistique est parfois un peu difficile. Un groupe de Français a plus de deux heures de retard, leur car étant resté bloqué sur un pont. Mais les sourires sont là et la joie de pouvoir partager cette expérience avec le Saint-Père puis en groupes et lors de veillées et temps de prière. «C’est un évènement important parce que les pauvres se sentent accueillis au sein de l’Église, explique Claire, responsable des évènements en Europe de Fratello, certains vivent des situations de grande exclusions et là c’est la fraternité et l’accueil qui importe pour eux».
«La communion qui est vécue leur montre aussi qu’ils ne sont pas tout seuls dans leur situation» poursuit la jeune femme. «Nous avons organisé des temps de partage en petits groupes, c’est un moment important pour vivre cette fraternité» abonde Virginie, membre elle aussi de Fratello.
De toute l’Europe
Outre la France, où Fratello tire ses racines, des cars, des trains et des avions sont attendus de Pologne, d’Espagne, d’Autriche ou de Croatie. La rencontre avec le Pape dans la basilique Sainte-Marie-des-Anges aura d’ailleurs cette tonalité internationale avec des témoignages en français, en polonais et en espagnol, mais aussi de migrants accueillis d’Afghanistan par la Caritas locale.
C’est dans une des antennes de la Caritas, à quelques minutes de la basilique où se tiendra la rencontre, dans la plaine d’Assise, que nous rencontrons Fra Emmanuele. En cette-mi journée il distribue des panier-repas à une quinzaine de personnes. « Beaucoup de ces personnes ont vécu de grandes épreuves, ils se sont sentis abandonnés, et voir le Pape, même si le temps sera court est un signe d’espérance et de joie» explique ce jeune frère franciscain. «La pauvreté, on le voit, dépasse largement les frontières et les questions de nationalités», poursuit-il, rappelant le thème de cette Journée mondiale cette année: «les pauvres sont toujours avec vous».
L’humanité en chacun de nous
Fra Emmanuele a pu constater l’impact de la pandémie sur la petite ville de l’Ombrie. Si elles ne poussent pas la porte de la Caritas, de plus en plus de personnes viennent chercher les repas distribués gratuitement au centre commercial voisin. «Les mois de pandémie ont fait exploser les fragilités, les problèmes psychiatriques, les gens sont angoissés, y compris par les informations. Voilà une grande pauvreté de notre société» souligne le religieux.
À côté du religieux, Alessandro, ancien carrossier d’une soixantaine d’années qui selon ses dires «doit la vie sauve» aux Franciscains d’Assise. Il s’enfonçait dans la misère, dormant dans sa voiture, avant de franchir le seuil de l’association catholique. Aujourd’hui, Alessandro a un toit et retrouvé le sourire. «Chacun de nous peut faire quelque chose, ce n’est pas seulement à l’Église ou à l’État de se mobiliser, c’est le sens de cette Journée mondiale des pauvres, souligne encore Fra Emmanuele. Avoir à cœur ces personnes, c’est prendre soin de l’humanité en chacun de nous».
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