Le Pape demande pardon aux pauvres pour l'indifférence de certains chrétiens
Cyprien Viet – Cité du Vatican
De Lourdes à New York, en passant par Marseille, Ajaccio, Abidjan, Bangui, Kinshasa, Beyrouth ou encore Jérusalem, des milliers de fratelli se sont rassemblés, reliés via internet, pour un grand moment de fraternité, créant ainsi «un lien spirituel visible de communion, de fraternité et de joie autour de l’accueil des pauvres au cœur de l’Église», s’est réjoui l’association Fratello, qui fut à l’origine de la Journée mondiale des pauvres, désormais vécue dans des diocèses du monde entier. Selon la situation des pays et en tenant compte des restrictions sanitaires, des messes, des repas, des spectacles, des temps d’échanges et de témoignages ont pu être organisés.
Dans son message diffusé en vidéo, le Pape salue ses «amis du monde entier», rassemblés à travers un lien numérique mais aussi, et surtout, spirituel. «Comme je suis heureux d’être avec vous en ce jour! Je me sens très proche de vous ; je veux rappeler à tous, et à chacun, combien Dieu nous aime, et combien Dieu vous aime.»
Une attention à toutes les formes de pauvreté
«Beaucoup d’entre vous souffrent en prison, dans les bidonvilles, sur un lit d’hôpital, dans les quartiers les plus pauvres, abandonnés, isolés, et parfois même, souffrent d’une guerre, que vous n’avez pas cherchée, qui vous est imposée. Certains parmi vous aujourd’hui n’ont plus rien, ne savent pas s’ils mangeront ce soir et où ils dormiront. D’autres qui semblent tout avoir apparemment, souffrent souvent de solitude, d’angoisse, de dépression, d’addiction», a aussi rappelé le Pape, en remarquant que la pauvreté ne se réduit pas à un manque de moyens matériels et économiques.
«Je demande dès maintenant à Marie qui a su accueillir pleinement l’Esprit Saint de nous donner maintenant un peu de paix, qu’elle nous protège sous son grand manteau de tendresse», insiste le Pape argentin, profondément marial.
Le Christ est d’abord venu pour les pauvres
«Il est possible que le mot "pauvre" choque certains. Mais en vous voyant, je veux crier au monde que l’Église a une Bonne Nouvelle : Jésus a besoin de vous pour sauver le monde. Il est venu pour nous les pauvres, les petits, les malades, les blessés de la vie, les amers, pour nous combler de son amour. Si nous nous reconnaissons pauvres, nous reconnaissons un manque, alors Dieu pourra venir dans ce manque», explique le Pape.
Reconnaître sa pauvreté est en effet la première condition du Salut, comme il est écrit dans l’Évangile: «Il est plus facile à un chameau de passer par le chas d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des cieux.» Les pauvres sont «le trésor de l’Église», explique François, en reprenant ces deux paroles fondamentales de Jésus : «Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous l’avez fait». Et aussi: «celui qui accueille ce petit, ce pauvre, en mon nom c’est moi qu’il accueille.»
«Heureux les pauvres! C’est la première béatitude. Devenir pauvre dans son cœur est une invitation radicale à nous dépouiller de ce que nous avons, ou ce que nous croyons posséder, de notre péché, pour laisser Dieu venir nous remplir de son amour», ajoute François dans ce message.
Supplication de pardon et appel à l’amour
Le Pape lance aussi ces mots poignants, au nom de l’Église : «Je vous demande pardon, au nom de tous les chrétiens qui vous ont blessés, ignorés, humiliés. Chaque homme, chaque femme est le temple de Dieu, vous êtes temple de Dieu, vous êtes le trésor de l’Église. Votre place n’est pas à la porte des églises, mais au cœur de l’Église. Sachez que vous êtes les préférés de Dieu. Parmi vous se cachent des saints», souligne l’évêque de Rome.
«Je vous encourage à aimer toujours plus Jésus, à l’adorer, Lui qui se fait si pauvre dans l’eucharistie, à le prier. Laissez-lui une place confortable, la première place, dans l’étable de vos cœurs, pour qu’Il naisse dans vos cœurs. Soyez dans le monde les témoins de son amour. Chers frères et sœurs, chaque jour, je prie pour vous, et vous savez que je compte sur votre prière. Je vous aime beaucoup. Je vous bénis», conclut-il.
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