François: l’homme n’a pas besoin que de pain, mais aussi de culture
Xavier Sartre - Cité du Vatican
Si nous évoquons Jésus en parlant du «Bon Pasteur», c’est en réalité «beau pasteur» qu’il faudrait dire si l’on respecte l’adjectif grec utilisé par Jean dans l’Évangile, explique le Pape dans son discours prononcé ce vendredi après-midi à la Bibliothèque apostolique. Devant le cardinal archiviste et bibliothécaire, Mgr Tolentino de Mendonça, ses collaborateurs, les employés de la Bibliothèque et les invités, le Saint-Père a ainsi développé toute une réflexion sur la beauté qui «n’est pas l’illusion fugace d’une apparence ou d’un ornement» mais qui nait «de la racine de bonté, de vérité et de justice qui sont ses synonymes».
De cette beauté, il ne faut pas se lasser d’en parler affirme le Saint-Père, parce que «le cœur humain n’a pas besoin seulement de pain» «mais a besoin aussi de culture, de ce qui touche l’âme, qui rapproche l’être humain de sa dignité profonde». L’Église a son rôle à jouer en témoignant de l’importance de la beauté et de la culture, «en dialoguant avec la soif particulière d’infini qui définit l’être humain». La nouvelle salle de la Bibliothèque apostolique s’inscrit pleinement dans cette démarche.
Fratelli tutti en dialogue
La première exposition présentée dans ce nouvel espace est une réflexion sur Fratelli tutti, et se veut un dialogue entre des œuvres de la Bibliothèque et celles de l’artiste contemporain Pietro Ruffo, «un pari de réaliser un dialogue» que le Pape apprécie car «la vie est l’art de la rencontre». «Les cultures tombent malades quand elles deviennent auto-référencées, quand elles perdent la curiosité et l’ouverture à l’autre. Quand elles excluent au lien d’intégrer. Quel avantage avons-nous à nous faire garde-frontières plutôt que gardiens de nos frères ?» s’interroge le Pape.
Évoquant les cartes présentées dans cette exposition intitulée «Tous. L’humanité en chemin» François affirme que «le monde a besoin de nouvelles cartes pour développer le sens de la fraternité, de l’amitié sociale et du bien commun». «La logique des blocs fermés est stérile et pleine d’équivoques. Nous avons besoin d’une nouvelle beauté qui ne soit plus le reflet habituel du pouvoir de quelques-uns mais la mosaïque courageuse de la diversité de tous. Qui ne soit pas le miroir d’un anthropocentrisme despotique mais un nouveau cantique des créatures dans lequel une écologie intégrale trouve un concret effectif».
Numériser pour s'ouvrir au plus grand nombre
Le Pape a profité également de cette occasion pour inviter la Bibliothèque à poursuivre son œuvre de tenir vivantes les racines et la mémoire et à rêver de nouvelles cartes, en passant entre autres de l’analogique au numérique. «Je compte sur la Bibliothèque apostolique pour traduire le dépôt du christianisme et la richesse de l’humanisme dans les langages d’aujourd’hui et de demain».
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