«Le travail des enfants est un fléau qui blesse cruellement l'existence»
Olivier Bonnel - Cité du Vatican
Ce mardi 2 novembre se tient la session inaugurale de la rencontre mondiale sur l'élimination du travail des enfants dans l'agriculture au siège de la FAO à Rome, l'organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture. Une rencontre organisée en partenariat avec l'Organisation Internationale du travail (OIT). Éliminer toute forme de travail infantile d'ici 2025 est en effet l'un des objectifs du programme 2030 des Nations-Unies, et la FAO travaille depuis plusieurs années pour combattre ce fléau dans le domaine de l'agriculture.
Dans un message signé par le cardinal-secrétaire d'État Pietro Parolin, le Pape François salue cette initiative en rappelant que «lorsqu'il se manifeste sous forme d'exploitation, le travail des enfants devient un fléau qui blesse cruellement l'existence digne et le développement harmonieux des plus jeunes».
Une tragédie aggravée par les conséquences de la pandémie, souligne le Souverain Pontife, «qui a conduit à un nombre croissant d'enfants à abandonner l'école et à tomber malheureusement dans les griffes de cette forme d'esclavage».
La protection des enfants, «l'investissement le plus rentable»
L'urgence est encore plus alarmante dans le secteur agricole, relève François dans ce message: «des milliers de garçons et de filles sont contraints de travailler sans relâche, dans des conditions épuisantes, précaires et dégradantes, en subissant des mauvais traitements, des abus et des discriminations». Aussi, le Pape formule le voeu que de cette réunion «jaillisse un cri puissant, exigeant que les instances internationales et nationales compétentes défendent la sérénité et le bonheur des enfants !»
L'investissement «le plus rentable» pour l'humanité est de protéger les enfants poursuit le Saint-Père. Dans le domaine agricole, cela passe notamment par des mesures pour aider les familles des petits agriculteurs afin qu'elles ne soient pas obligées d'envoyer leurs enfants à la campagne pour augmenter leurs revenus.
Le Pape plaide pour le renforcement d'un cadre juridique aussi bien international que national qui puisse permettre de mieux protéger les enfants contre une «mentalité technocratique néfaste». «À cette fin, écrit encore François dans son message, il faut que davantage de personnes et d'associations à tous les niveaux œuvrent pour que le désir de profit excessif qui condamne les enfants et les jeunes au joug brutal de l'exploitation par le travail cède le pas à la logique du soin».
Un message dans lequel l'évêque de Rome renouvelle enfin la volonté du Saint-Siège et l'engagement de l'Église catholique pour lutter contre le fléau du travail infantile, aux côtés des institutions internationales auprès desquelles elle a le statut d'observateur.
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