Migration: le Pape invite à une culture de l’accueil sans cacher les difficultés
«Le festival Giàvera est devenu un carrefour, un lieu de rencontre, de dialogue, de connaissance mutuelle. Il est aussi un lieu où partager l'espérance, le rêve d'un monde plus fraternel», a d’abord assuré le Saint-Père, louant «une expérience de coexistence», non pas née «sur le coin d’une table, sur la base d'un projet idéologique», mais «de jours, de mois, d'années de partage avec les migrants; avec leurs histoires, leurs problèmes, et surtout avec leur bagage d'humanité, de traditions, de culture, de foi...».
Une migration exploitée
L’évêque de Rome a ainsi félicité pour l’initiative promue par le diocèse italien de Trévise (Vénétie), car elle contribue «à diffuser une culture de l'accueil» contre «la culture du déchet». «Il y a un tel besoin! Parce que la réalité de la migration à notre époque a pris des caractéristiques qui peuvent parfois être effrayantes», a relevé le Pape. «Objectivement, le phénomène est très complexe, et malheureusement, il existe des groupes criminels qui en profitent; les migrants risquent d'être exploités même dans les conflits géopolitiques», a regretté François, déplorant qu’ils cessent alors «d'être des personnes» et deviennent «des numéros».
«Il est donc plus que jamais nécessaire de créer des lieux où les visages, les histoires, les chants, les prières et l'art des migrants sont mis au centre», a exhorté une nouvelle fois le Souverain pontife, précisant que telle façon d’envisager la migration ne signifie pas «qu'il faille cacher ou ignorer les difficultés et les problèmes».
Réalisme et dignité
Selon lui, il est donc important que les expériences de groupes tels que les organisateurs du festival de Giàvera del Montello soient mises «à disposition de la bonne politique», pour aider les autorités à faire des choix alliant «un sain réalisme au respect de la dignité des personnes». Ce type de festival ne doit pas être réduit à un événement folklorique ou à un rassemblement d'idéalistes, a prévenu le Pape, invitant les associations à s’interroger sur la mesure de leur influence dans les choix politiques, dans le dialogue avec institutions et société civile.
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