Le Pape s’adresse aux habitants de Chypre et de Grèce avant son voyage
C’est un «pèlerinage aux sources», comme il le souligne lui-même dans ce message-vidéo, que François entamera le 2 décembre prochain, en se rendant à Chypre puis en Grèce, avec une étape sur l’île de Lesbos. De «magnifiques terres, bénies par l'histoire, la culture et l'Évangile», reconnaît le Pape, qui y viendra «avec joie, précisément au nom de l'Évangile, sur les traces des premiers grands missionnaires, en particulier les apôtres Paul et Barnabé». Il demande aux fidèles grecs ou chypriotes d’aujourd’hui de l’accompagner par la prière, à la veille de ce déplacement dense.
Un air de synode
Le Saint-Père s’apprête en effet à se «désaltérer aux sources de la fraternité, si précieuses au moment où nous venons d'entamer un parcours synodal universel», au mois d’octobre dernier. Il évoque en particulier «une fraternité apostolique que je désire tant et avec beaucoup de respect», la rencontre prévue avec leurs Béatitudes Chrysostomos et Hieronymos, chefs des Églises orthodoxes locales.
François exprime aussi sa proximité avec la communauté catholique, minoritaire dans la région. «Je viens avec affection vous apporter les encouragements de toute l'Église catholique», assure-t-il.
Un espace menacé par les divisions
«Vous rendre visite me donnera également l'occasion de m'abreuver aux sources anciennes de l'Europe: Chypre, rejeton de la Terre sainte sur le continent; la Grèce, foyer de la culture classique», poursuit l’évêque de Rome, avant d’évoquer la Méditerranée, «cette mer qui a vu la diffusion de l'Évangile et le développement de grandes civilisations. La Mare Nostrum, qui relie tant de terres, nous invite à naviguer ensemble, à ne pas nous diviser en partant chacun de notre côté, surtout à l'heure où la lutte contre la pandémie reste exigeante et où la crise climatique se profile», prévient-il.
Cet espace maritime diversifié «rappelle que les sources du vivre ensemble résident dans l'acceptation mutuelle». Le Pape pense notamment «à ceux qui, ces dernières années et aujourd'hui, fuient la guerre et la pauvreté, débarquent sur les côtes du continent et d'ailleurs, et ne trouvent pas l'hospitalité mais l'hostilité et même l'exploitation. Ils sont nos frères et sœurs», déclare-t-il. «Combien ont perdu la vie en mer! Aujourd'hui, la "Notre mer", la Méditerranée, est un grand cimetière», poursuit François d’un ton grave.
Plaidoyer pour la solidarité
Un message que le Saint-Père réitèrera sans doute lors de son passage sur l’île de Lesbos le 5 décembre prochain, lieu connu depuis quelques années pour ses camps de migrants. François s’était déjà rendu sur place le 16 avril 2016, visitant le camp de Moria aux côtés du patriarche Bartholomée Ier de Constantinople et de l’archevêque orthodoxe d’Athènes Hieronymos.
«Pèlerin des sources de l'humanité, je me rendrai à nouveau à Lesbos, convaincu que les sources de la vie commune ne pourront refleurir que dans la fraternité et l'intégration: ensemble. Il n'y a pas d'autre moyen, et c'est avec cette "illusion" que je vais vers vous», explique le Souverain pontife.
«Chers frères et sœurs, c'est avec ces sentiments que je me réjouis de vous rencontrer tous, tous!, conclut le successeur de Pierre. Pas seulement les catholiques: tout le monde! Sur vous tous, j'invoque la bénédiction du Très-Haut, alors que je porte devant lui dès maintenant vos visages et vos attentes, vos soucis et vos espoirs. Na íste pánda kalá! [Que vous soyez toujours en bonne santé!, ndlr]»
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