Le Pape confie au Sacré Cœur de Jésus la vocation des soignants
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
En ce premier vendredi du mois dédié au Sacré Cœur de Jésus, et depuis une université éponyme, le Pape a naturellement dédié son homélie à cet «abrégé de la miséricorde» de Dieu, selon ses mots.
Le Cœur du Christ est d’abord lié au souvenir, en tant qu’invitation à se rappeler de la bonté du Seigneur «gratuite (...) et inconditionnelle». Or, «au milieu de mille courses et de soucis continuels, nous perdons la capacité de nous émouvoir et d'éprouver de la compassion, parce que nous perdons ce retour au cœur, à la mémoire», a mis en garde François.
Les visages de l’amour
Le Saint-Père a invité à «entretenir la mémoire de ceux qui nous ont aimés, qui ont pris soin de nous, qui nous ont élevés». Il a d’ailleurs remercié ceux qui l’avaient soigné et entouré dans ce même hôpital Gemelli, lors de son opération au mois de juillet dernier.
L’évêque de Rome a ensuite expliqué que «le Cœur de Jésus guérit notre mémoire parce qu'il la ramène à l'affection fondatrice. Il l'enracine sur la base la plus solide. Il nous rappelle que, quoi qu'il nous arrive dans la vie, nous sommes aimés». D’où cet encouragement à cultiver cette mémoire bienfaisante. D’abord «lorsque nous sommes face à face avec le Seigneur, surtout lorsque nous nous laissons regarder et aimer par Lui dans l'adoration». Et aussi «en gardant précieusement les visages que nous rencontrons», comme après une journée de travail où l’on pourrait plutôt se laisser submerger par la fatigue et la lassitude.
Servir avec ardeur
Le Saint-Père a ensuite évoqué la Passion, mystère étroitement lié au Sacré Cœur de Jésus, lequel n’est pas «une dévotion pieuse pour ressentir un peu de chaleur à l’intérieur». Il s’agit bien d’une «icône de la Passion: : il nous montre la tendresse viscérale de Dieu, sa passion amoureuse pour nous, et en même temps, surmonté de la croix et entouré d'épines, il nous montre combien la souffrance a coûté notre salut». «Dans sa tendresse et sa douleur, ce Cœur révèle (…) ce qu'est la passion de Dieu: l'homme», a commenté le Pape.
Cela signifie que «si nous voulons vraiment aimer Dieu, nous devons nous passionner pour l'homme», en particulier pour celui qui est dans l’épreuve. «Demandons la grâce de nous passionner pour l'homme qui souffre, de nous passionner pour le service, afin que l'Église, avant d'avoir des mots à dire, garde un cœur qui batte d'amour», a exhorté François.
Une perspective nouvelle
Troisième aspect inhérent au Cœur du Christ: le réconfort. «Jésus, le Dieu-avec-nous, nous donne cette force, son Cœur nous donne le courage dans l'adversité», a souligné l’évêque de Rome. Un don précieux en cette période de pandémie, où les incertitudes et les efforts, notamment dans le domaine médical, pourraient décourager. Mais le Cœur de Jésus «bat pour nous, en répétant toujours ces mots : "Courage, courage n'ayez pas peur, Je suis là !", a assuré le Pape. Courage sœur, courage frère, ne te décourage pas, le Seigneur ton Dieu est plus grand que tes maux, il te prend par la main et te caresse. Il est proche, il est plein de compassion, il est tendre. Il est ton réconfort».
Ces trois dimensions nous aident à regarder la réalité «à partir de la grandeur de son Cœur». Alors «la perspective change, notre connaissance de la vie change parce que, comme nous le rappelle saint Paul, nous connaissons “l'amour du Christ qui surpasse toute connaissance” (Ep 3,19)».
Le Pape a également encouragé l’assemblée à «partager, se soutenir mutuellement, avancer ensemble», pour «l'avenir des soins de santé, en particulier des soins de santé "catholiques"».
Il a enfin formulé cette prière:
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