Le Pape invite les juristes à protéger les droits des faibles
Le Pape François a d’emblée fait allusion à son récent voyage apostolique à Chypre et en Grèce. «Dimanche dernier, en rendant visite aux réfugiés du camp de Mytilène sur l'île de Lesbos, j'ai rappelé, entre autres, que "le respect des personnes et des droits de l'homme, surtout sur le continent qui ne manque pas de les promouvoir dans le monde, doit toujours être sauvegardé, et la dignité de chaque personne doit passer avant tout"» (Discours à Mytilène, 5 décembre 2021).
«Et pourtant, combien nous sommes loin de ce respect!» a-t-il regretté, dénonçant les abus, la violence, la négligence, les omissions comme facteurs aggravants «d’une culture de la mise au rebut». «Ceux qui n'ont aucune protection seront toujours marginalisés». S’adressant aux 300 juristes catholiques, le Pape leur a demandé «de contribuer à inverser le cours des choses», en favorisant la prise de conscience et le sens des responsabilités.
Un appel intrinsèque à la foi
«Parce que même les derniers, les sans-défense et les faibles ont des droits qui doivent être respectés et non bafoués. Et c'est un appel intrinsèque à notre foi», a déclaré l’évêque de Rome, citant le prophète Isaïe: «Il proclamera la loi avec vérité. Il ne faillira pas, ne tombera pas, jusqu'à ce qu'il ait établi le droit sur la terre» (42, 3-4).
Le Messie annoncé par les prophètes a le droit et la justice à cœur, a relevé le Souverain pontife, précisant bien que «Jésus-Christ, dans sa mission terrestre, s'est tourné de toutes ses forces vers les plus petits, pour les guérir et leur annoncer la bonne nouvelle du Royaume de Dieu».
La valeur ne dépend pas de la consommation
Plus que jamais, les juristes catholiques sont donc appelés «à affirmer et à protéger les droits des plus faibles» dans un système économique et social qui, selon le Pape, prétend inclure la diversité mais qui, en fait, exclut systématiquement ceux qui n'ont pas de voix.
Les droits des travailleurs, des migrants, des malades, des enfants à naître, des mourants et des plus pauvres sont de plus en plus négligés ou niés, alerte le Successeur de Pierre. Comme si, «ceux qui n'ont pas la capacité de dépenser et de consommer» semblaient «ne rien valoir».
Mais nier les droits fondamentaux, nier le droit à une vie digne, à des soins physiques, psychologiques et spirituels, à un salaire équitable, c'est nier la dignité humaine, a affirmé François, prévenant contre «la loi du plus fort» et «le libre cours aux abus».
Ne pas défigurer l'image de Dieu imprimée en chacun
Pour cette raison, la reconnaissance des droits des personnes les plus faibles ne découle pas d'une concession gouvernementale, soutient-il, évoquant le rôle du juriste catholique. «Contribuer à la protection de la dignité humaine des faibles en affirmant leurs droits. Il contribue ainsi à l'affirmation de la fraternité humaine et à ne pas défigurer l'image de Dieu imprimée en chaque personne.»
Enfin, le Saint-Père a conclu citant le cardinal Dionigi Tettamanzi qui aimait à répéter que «les droits des faibles ne sont pas des droits faibles».
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