En Grèce, les cris du Pape pour les migrants et l'unité des chrétiens
Manuella Affejee - Athènes
Tout d’abord, une colère, et la puissance d’un cri lancé depuis Lesbos : «Arrêtons ce naufrage de la civilisation!», «ne permettons pas que la Méditerranée ne devienne un miroir de mort, une mer de l’oubli». Car cinq ans après sa première venue sur l’ile égéenne, le Pape ne constate aucune avancée sur la question migratoire. Et c’est avec une rare fermeté qu'il a mis l’Europe devant ses échecs et ses atermoiements, fustigeant une absence de vision et de politique commune face à ce défi mondial. Une remontrance d’autant plus percutante qu’elle a été lancée depuis le berceau même de la civilisation occidentale: la Grèce, sans laquelle l’Europe et l’humanité ne seraient pas ce qu’elles sont. La force et même la dureté des paroles de François sur ce thème qui lui est si cher auront décidément marqué ce voyage.
Sur le terrain œcuménique ensuite, François s’est inscrit dans les pas de Jean-Paul II en renouvelant la demande de pardon de l’Église catholique aux grecs-orthodoxes pour les erreurs commises par le passé. Ce faisant, le Pape a pointé le véritable enjeu des relations complexes entre latins et grecs: la purification nécessaire de la mémoire, comme préalable à un dialogue sincère et en vérité. Car la réconciliation est possible.
Successeur de Pierre venu confirmer ses frères dans la foi, François a tenu aussi à encourager une Église catholique ultra minoritaire sur cette terre orthodoxe. À ces fidèles grecs et étrangers, il a souligné que la petitesse ne veut pas dire insignifiance, au contraire. Comme le dit saint Paul, c’est en effet à travers elle que la grâce de Dieu se déploie en vue de la Metanoia et de la martyria: la conversion du cœur et la cohérence du témoignage chrétien.
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