Angélus: la prière «donne de l’oxygène à la vie»
Commentant l’évangile du jour, «comme Jésus priait, après avoir été baptisé, le ciel s’ouvrit» (Lc 3, 15-16.21-22), devant une foule de pèlerins ayant bravé le froid qui s’est abattu sur Rome ce dimanche 9 janvier, François est revenu sur la scène par laquelle commence la vie publique de Jésus: «Lui, qui est le Fils de Dieu et le Messie, se rend sur les rives du Jourdain et se fait baptiser par Jean le Baptiste».
Après une trentaine d’années de vie cachée, «Jésus ne se montre pas avec quelques miracles ou en prenant une chaise pour enseigner. Il s'aligne avec les pécheurs qui allaient être baptisés par Jean». Il partage alors le sort des pécheurs, a commenté le Pape François, et «descend jusqu'à nous : il descend au fleuve comme dans l'histoire blessée de l'humanité, il plonge dans nos eaux pour les guérir. Il ne s'élève pas au-dessus de nous, mais descend vers nous.» «Il n'y va pas seul, ni avec un groupe d'élus privilégiés. Non : il va avec le peuple. Il appartient à ce peuple et il va avec le peuple pour être baptisé avec ce peuple humble.»
Arrêtons-nous sur un point important, a invité l’évêque de Rome. «Au moment où Jésus reçoit le baptême, le texte dit qu'"il priait" (Lc 3,21). Il est bon pour nous de contempler ceci : Jésus prie.» Mais comment prie-t-il, a questionné François, avant d’expliquer que «Jésus - les évangiles le répètent à plusieurs reprises - passe beaucoup de temps en prière : au début de chaque journée, souvent la nuit, avant de prendre des décisions importantes... Sa prière est un dialogue vivant, une relation avec le Père».
La prière n'est pas un rituel magique
Cette manière de prier est une grande leçon, a continué le Souverain pontife. «Nous sommes tous plongés dans les problèmes de la vie et dans de nombreuses situations complexes, appelés à affronter des moments difficiles et des choix qui nous tirent vers le bas», «mais, si nous ne voulons pas être écrasés, nous devons tout soulever vers le haut». Ainsi, la prière n’est pas «une échappatoire», un «rituel magique ou une répétition de chants appris par cœur.»
Comme l’a expliqué le Saint-Père, «prier est le moyen de laisser Dieu agir en nous, de saisir ce qu'Il veut nous communiquer même dans les situations les plus difficiles, d'avoir la force de continuer.» Ainsi, «la prière est la clé qui ouvre le cœur au Seigneur. C'est le dialogue avec Dieu, c'est l'écoute de sa Parole, c'est l'adoration : rester en silence et lui confier ce que nous vivons. Et parfois, c'est aussi crier vers Lui comme Job, se défouler sur Lui».
La prière donne «de l’oxygène à la vie, un espace de respiration même au milieu de l'angoisse, et nous fait voir les choses plus largement», a ensuite détaillé le Pape. «Surtout, elle nous permet de faire la même expérience que Jésus au Jourdain : nous nous sentons des enfants aimés du Père». Il est important de se rappeler notre date de baptême, a répété François, invitant ceux qui avaient un doute sur cette date à demander à leurs proches.
Enfin, l’évêque de Rome a exhorté chacun à se demander «comment va ma prière ? Est-ce que je prie par habitude, sans le vouloir, en récitant simplement des formules ? Ou est-ce que je cultive l'intimité avec Dieu, je dialogue avec lui, j'écoute sa Parole ?» Cette prière ne doit pas être négligée, a-t-il conclu.
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