Audience générale: avec saint Joseph, assumer l’accueil d’un enfant
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Les évangélistes Matthieu et Luc ne présentent pas saint Joseph comme père biologique de Jésus, mais comme père putatif, c’est-à-dire supposé avoir une existence légale.
L’adoption dans l’Ancien Testament
La paternité putative était autrefois très fréquente en Orient et reposait sur l’institution d’adoption, a expliqué le Pape François en s’appuyant sur le cas du «lévirat» en Israël.
En tant que père officiel de Jésus, Joseph avait aussi le droit de donner un nom à son fils. Un acte symboliquement fort: nommer une personne signifiait la reconnaître juridiquement et affirmer son autorité sur elle. Or, «Joseph savait déjà qu'il y avait un nom préparé par Dieu pour le fils de Marie : "Jésus", qui signifie "Le Seigneur sauve"», a fait remarquer le Souverain pontife. Dieu, le véritable père de Jésus, donne un nom à son Fils.
La paternité, un chemin de responsabilité
Cet aspect particulier de la figure de Joseph permet de réfléchir sur la paternité, comme l’a proposé François. Un questionnement «important» selon lui, à une époque où «notre société est un peu orpheline». «On ne naît pas père, mais on le devient. Et on ne le devient pas seulement parce qu’on met au monde un enfant, mais parce qu’on prend soin de lui de manière responsable», a-t-il rappelé en citant son exhortation apostolique Patris corde (n. 7).
Éloge de l'adoption
«Une attitude si généreuse et belle»: la voie de l’adoption est l’une des «formes la plus élevées d’amour, de la paternité et de la maternité», a expliqué François. Le Pape a assuré qu’il ne fallait pas «avoir peur de choisir la voie de l’adoption et d’assumer le "risque" d'accueillir des enfants».
Improvisant son discours, le Saint-Père s’est ensuite désolé de l’hiver démographique actuel. «Tant de couples non pas d’enfants parce qu’ils n’en veulent pas ou en ont un et pas plus. (…), Chiens et chats occupent la place des enfants», et ainsi la civilisation «perd la richesse de la paternité et de la maternité», a regretté le Successeur de Pierre. Or «la paternité et la maternité sont la plénitude de la vie d’une personne», a-t-il déclaré, y compris sur le plan spirituel. François a demandé à saint Joseph «la grâce de réveiller les consciences» pour que les couples renouent avec le désir d’enfants.
Oser le risque d’avoir des enfants
«Avoir un enfant est toujours un risque, qu'il soit naturel ou adopté. Mais le plus risqué est de ne pas en avoir. Il est plus risqué de nier la paternité, de nier la maternité, qu'elle soit réelle ou spirituelle. Mais (…) un homme et une femme qui ne développent pas le sens de la paternité et de la maternité, il leur manque quelque chose», a poursuivi le Pape.
Il a également encouragé les institutions engagées auprès des orphelins, pour qu’elles simplifient leurs procédures et renforcent leurs contrôles. Et cela «afin que puisse se réaliser le rêve de tant d'enfants qui ont besoin d'une famille, et de tant de conjoints qui souhaitent se donner par amour».
La prière du Pape à saint Joseph
Le Saint-Père a conclu sa première catéchèse de l'année 2022 par la prière suivante :
Saint Joseph,
toi qui as aimé Jésus d'un amour paternel,
sois proche de tant d’enfants qui sont sans famille
et qui désirent un père et une mère.
Soutiens les conjoints qui ne peuvent pas avoir d'enfants,
Aide-les à découvrir, à travers cette souffrance, un projet plus grand.
Fais que personne ne manque d'un foyer, de l’affection,
d’une personne qui s'occupe d'elle ;
et guéris l'égoïsme de qui se ferme à la vie,
afin qu'il ouvre son cœur à l'amour. Amen.
Les artistes du Rony Roller Circus, un cirque italien, ont offert un spectacle d’environ un quart d’heures au Pape François et aux pèlerins à la fin de l’audience, sur l’estrade de la Salle Paul VI.
Nouveaux lecteurs
Nouveauté introduite lors de cette audience du 5 janvier, et annoncée officiellement par le Bureau de presse du Saint-Siège: désormais seront aussi présents à l'audience générale, pour assurer la lecture des salutations dans les différentes langues, des hommes et des femmes, religieux et laïcs, de certains dicastères de la Curie romaine. Ces lectures étaient jusque-là assurées exclusivement par des clercs de la Secrétairerie d’État.
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