Le Pape encourage la Doctrine de la Foi dans la lutte contre les abus

Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Le Pape s’est arrêté ce matin sur trois aspects de la mission de ceux qui veillent sur l'«intégrité féconde» de la doctrine catholique, en matière de foi et de morale.

La dignité jusqu’à la mort naturelle

Il a d’abord souligné l’importante prise en compte de la dignité humaine. «Si la fraternité est la destination que le Créateur a conçue pour le voyage de l'humanité, le chemin principal reste celui de la reconnaissance de la dignité de chaque personne humaine», particulièrement en cette période de tensions, a-t-il expliqué. Cette dignité, a rappelé le Souverain Pontife, est «valable dès le moment de la conception jusqu'à la mort naturelle». Elle a toujours été proclamée par l’Église, car «l'homme est le chef-d'œuvre de la création», collaborant aux plans de Dieu.

Le Pape a ensuite salué l’art du discernement manié par les membres de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Il y a actuellement «un besoin croissant de spiritualité qui ne trouve pas toujours son point de référence dans l'Évangile, a relevé François. Il n'est donc pas rare d'avoir affaire à de prétendus phénomènes surnaturels, pour lesquels le peuple de Dieu doit recevoir des indications sûres et solides».

Abus et nullités de mariage

Ce discernement s’applique donc «dans la lutte contre les abus de toutes sortes». «L'Église, avec l'aide de Dieu, poursuit résolument son engagement à rendre justice aux victimes d'abus commis par ses membres, en appliquant avec un soin et une rigueur particuliers la législation canonique prévue», a insisté le Successeur de Pierre. Les membres de la Congrégation ont été encouragés à favoriser une «action judiciaire» «plus incisive». «L'action judiciaire ne peut suffire à endiguer le phénomène, mais elle est une étape nécessaire pour rétablir la justice, réparer le scandale et amender le délinquant», a déclaré le Pape.

Le travail de discernement, a-t-il poursuivi, s’applique également dans les cas de dissolution du lien matrimonial «in favorem fidei». «Par cet acte éminemment pastoral, j'entends toujours favoriser la foi catholique - in favorem fidei ! - dans la nouvelle union et dans la famille, dont ce nouveau mariage sera le noyau», a assuré le Saint-Père.

Improvisant son discours, l’évêque de Rome a également insisté sur la nécessité du discernement dans le processus synodal, lequel ne se réduit pas à une enquête d’opinion. «C'est ce discernement qui fera du Synode un véritable Synode, dans lequel le personnage - disons - le plus important est l'Esprit Saint», a rappelé François.

Ne pas cultiver une foi «tiède»

Enfin c’est un appel à «non seulement à défendre mais aussi à promouvoir la foi» qu’ont reçu les hôtes du Souverain Pontife. «Sans la foi, la présence des croyants dans le monde se réduirait à celle d'une agence humanitaire. La foi doit être au cœur de la vie et de l'action de tout baptisé», a-t-il insisté. Et non pas une foi «générique ou vague», mais «authentique, directe», qui met en mouvement. «Ne nous contentons pas d'une foi tiède et habituelle», a martelé François, demandant aux membres de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi de coopérer avec l’Esprit Saint. «Chers amis, a-t-il conclu, je vous remercie beaucoup pour votre travail et je vous encourage à aller de l'avant avec l'aide du Seigneur».