Épiphanie: chercher la vraie joie en tournant le regard vers la bonne étoile
Cyprien Viet – Cité du Vatican
«Les Mages sont en route vers Bethléem. Leur pèlerinage nous parle aussi: nous sommes appelés à marcher vers Jésus, parce que c’est lui l’étoile polaire qui illumine les cieux de la vie et qui oriente les pas vers la vraie joie.» Le Pape François a invité les chrétiens à se mettre en mouvement, tout comme les Rois Mages, qui étaient «des hommes au cœur inquiet. Des hommes en attente qui ne se contentaient pas de leur revenu assuré et de leur position sociale. Ils étaient des chercheurs de Dieu», a insisté François en reprenant les mots de Benoît XVI dans son homélie de l’Épiphanie 2013.
Regarder vers le Ciel, c’est «accueillir la vie comme un mystère qui nous dépasse, comme une fissure toujours ouverte qui invite à regarder au-delà, parce que la vie n’est pas “toute ici”, elle est aussi “ailleurs”. Elle est comme une toile blanche qui a besoin de recevoir des couleurs», a expliqué François. Avec un certain lyrisme, le Pape a rappelé qu’un «grand peintre, Van Gogh, écrivait que le besoin de Dieu le poussait à sortir de nuit pour peindre les étoiles».
La disparition du désir de Dieu, drame du monde contemporain
Il faut donc regarder vers le haut en se demandant honnêtement où nous en sommes dans le «voyage de la foi». François a regretté de voir que certaines communautés chrétiennes se braquent sur des questions de gestion et un certain formalisme, et que «la crise de la foi, dans notre vie et dans nos sociétés, est aussi liée à la disparition du désir de Dieu».
«Nous nous sommes trop repliés sur les cartes de la terre et nous avons oublié de lever le regard vers le Ciel; nous sommes rassasiés de beaucoup de choses, mais dépourvus de la nostalgie de ce qui nous manque», s’est alarmé le Pape.
À l’imitation des Rois Mages, il faut savoir partir, et poser des questions, oser demander la bonne direction. «Laissons-nous inquiéter aussi par les interrogations des enfants, par les doutes, les espérances et par les désirs des personnes de notre temps.». Et le Pape a aussi invité à imiter l’attitude des Mages lorsqu’ils «défient Hérode». «Ils nous enseignent que nous avons besoin d’une foi courageuse, prophétique, qui n’ait pas peur de défier les logiques obscures du pouvoir et qui devienne semence de justice et de fraternité dans une société où, encore aujourd’hui, beaucoup d’Hérode sèment la mort et massacrent des pauvres et des innocents, dans l’indifférence de beaucoup.»
Un chemin pour trouver Jésus et L’adorer
Les Mages sont ensuite repartis par «un autre chemin», est-il indiqué dans l’Évangile. Cet «autre chemin» peut aussi inspirer la démarche synodale dans laquelle le Pape veut mettre l’Église en mouvement, non pas pour le simple plaisir de voyager, mais pour se diriger vers Dieu.
«Au point culminant du voyage des Mages, il y a un moment crucial: lorsqu’ils arrivent à destination, “ils se prosternent et adorent l’Enfant” . Ils adorent. Rappelons-nous ceci: le voyage de la foi trouve élan et accomplissement seulement en présence de Dieu. C’est seulement si nous retrouvons le goût de l’adoration que le désir se renouvelle. Parce que le désir de Dieu grandit seulement devant Dieu. Parce que seul Jésus guérit les désirs» et permet de s’émanciper de la «dictature des besoins».
Alors que la quête de satisfaction autocentrée peut isoler la personne et désagréger les relations humaines, «Dieu, au contraire, élève les désirs, les purifie, les soigne, en les guérissant de l’égoïsme et en nous ouvrant à l’amour pour lui et pour les frères. Par conséquent, n’oublions pas l’Adoration, arrêtons-nous devant l’Eucharistie, laissons-nous transformer par Jésus», a demandé l’évêque de Rome.
Ainsi, «nous aurons la certitude, comme les Mages, que même dans les nuits les plus obscures brille une étoile. C’est l’étoile de Jésus, qui vient prendre soin de notre fragile humanité. Mettons-nous en route vers lui. Ne donnons pas à l’apathie et à la résignation le pouvoir de nous clouer dans la tristesse d’une vie plate», a exhorté le Pape.
«Comme les Mages, levons la tête, écoutons le désir du cœur, suivons l’étoile que Dieu fait resplendir au-dessus de nous. Comme des chercheurs inquiets, restons ouverts aux surprises de Dieu. Rêvons, cherchons, adorons», a-t-il conclu.
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