Le Pape François clôt la 55e semaine de prière pour l’unité des chrétiens
Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican
Les Rois mages, un modèle pour les Chrétiens en quête d’unité autour du Christ. Le Pape l’a expliqué après la lecture de l’évangile selon saint Matthieu relatant l’adoration des Mages (Mt 2, 1-12), proclamé face à l’immense nef de la Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs. Un choix répondant au thème de cette 55e semaine de prière pour l’unité des Chrétiens : «Nous avons vu son astre à l’Orient et nous sommes venus lui rendre hommage».
L’itinéraire des Mages, a détaillé François, comprend trois étapes : «il commence en Orient, passe par Jérusalem et rejoint finalement Bethléem».
Ne pas briller de sa propre lumière
Partis d’Orient, les trois savants sont animés «par l’inquiétude de la recherche de Dieu». «Chers frères et sœurs, nous aussi, suivons l’étoile de Jésus !», a exhorté le Successeur de Pierre, demandant de ne pas se laisser «détourner par les lumières éblouissantes du monde, la lumière d’étoiles brillantes mais filantes», les «météores» vouées à s’éteindre. Le Pape a aussi mis en garde contre «la tentation de briller de notre propre lumière, c’est-à-dire de nous enfermer dans notre groupe et de nous auto-préserver». Au contraire, «que notre regard soit fixé au Ciel, sur l’étoile de Jésus». Car c’est Lui qui nous adresse une «invitation à l’unité», exempte de la peur «de la durée et de la difficulté du voyage pour atteindre pleinement cette unité».
Les Mages, si différents entre eux, sont un «reflet de nos diversités, de nos traditions et expériences chrétiennes diverses, mais aussi notre unité naissant d’un même désir : regarder le Ciel et marcher ensemble sur la terre», a souligné François.
Hommage aux martyrs d’Orient
L’Orient, a-t-il poursuivi en mentionnant le Conseil des Églises du Moyen-Orient qui a œuvré pour cette semaine spéciale, «fait aussi penser aux chrétiens qui habitent diverses régions ravagées par la guerre et la violence». Des chrétiens qui «donnent de l'espoir : ils nous rappellent que l'étoile du Christ resplendit dans les ténèbres et ne s’éteint pas». «Autour de lui, dans le Ciel, brillent ensemble de nombreux martyrs, sans distinction(s) de confession : ils nous indiquent, à nous sur terre, une voie précise, celle de l'unité !», a déclaré le Pape.
Les Rois mages arrivent ensuite à Jérusalem, où ils se heurtent à l’hostilité d’Hérode et de toute la Ville Sainte. Et le Saint-Père d’établir un parallèle avec la «peur» qui peut se faire sentir sur le chemin de l’unité. «C'est la peur de la nouveauté qui ébranle les habitudes et les certitudes acquises ; c'est la peur que l'autre ne dérange mes traditions et mes schémas consolidés. Mais, à la racine, il y a la peur qui habite le cœur de l'homme dont le Seigneur ressuscité veut nous libérer», a-t-il assuré, invitant à «faire passer notre frère avant nos peurs».
Les Mages, a fait remarquer le Pape, trouvent aussi le Seigneur en «scrutant les Écritures». Il s’agit là d’un appel à rester proche d’une Parole destinée à «être accueillie, priée et (...) partagée ensemble». «Approchons-nous donc de Jésus par sa Parole, mais approchons-nous aussi de nos frères par la Parole de Jésus», a demandé le Souverain Pontife aux chrétiens rassemblés.
Savoir adorer
Enfin les Rois mages adorent l’Enfant Jésus. «Pour nous aussi, l’unité parfaite, dans la même maison, ne peut venir que de l'adoration du Seigneur, a expliqué François. Chers frères et sœurs, l'étape décisive du chemin vers la communion parfaite exige une prière plus intense, l'adoration de Dieu».
Mais avant d’adorer, il faut se prosterner. «C'est le chemin, s'incliner, mettre de côté ses propres prétentions pour ne laisser que le Seigneur au centre. Combien de fois l'orgueil a été le véritable obstacle à la communion !», a regretté le Saint-Père, exhortant au «courage de l’humilité».
Le Successeur de Pierre s’est aussi arrêté sur la signification des dons, «des trésors qui appartiennent à tous, qui doivent être offerts et partagés», par la prière et le service. Il y a l’or pour Dieu, à qui «il faut donner la première place». L’encens «de la prière», les uns pour les autres, les uns avec les autres. Et la myrrhe qui «renvoie au soin de la chair souffrante du Seigneur», appelant à Le servir dans ceux qui souffrent aujourd’hui.
Les Mages indiquent donc à tous les chrétiens comment cheminer vers l’unité. C’est le cas aussi de l’apôtre saint Paul fêté ce 25 janvier. Sa conversion est une invitation à «changer de voie» pour suivre celle «de l’humilité, de la fraternité, de l’adoration». «Donne-nous, Seigneur, le courage de changer de direction, de nous convertir, de suivre ta volonté et non nos perspectives ; pour avancer ensemble, vers Toi, qui avec ton Esprit veux nous unir», a demandé le Pape François en conclusion de son homélie.
Catholiques, orthodoxes et protestants venus à Rome
Plusieurs représentants des différentes confessions chrétiennes ont participé à ces vêpres: le cardinal Kurt Koch, président du Conseil Pontifical pour l'Unité des chrétiens, le Métropolite Polykarpos, représentant du Patriarcat Œcuménique, Ian Ernest, représentant personnel de l’Archevêque de Canterbury à Rome, ainsi que des étudiants de l’Ecummenical Institute of Bossey, centre œcuménique situé près de Genève, qui approfondissent la connaissance de l’Église catholique ; des anglicans du Nashotah College aux États-Unis ; des orthodoxes et orthodoxes orientaux qui étudient avec une bourse d’étude offerte par le Comité de Collaboration Culturelle avec les Églises Orthodoxes.
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