Angélus: face à l'insuccès, le Pape invite à la confiance
Stanislas Kambashi,SJ – Cité du Vatican
Le Pape François a récité dimanche la prière mariale de l’angélus, avec des centaines des pèlerins réunis Place Saint Pierre. Commentant l’évangile du cinquième dimanche du Temps Ordinaire, le Saint Père a particulièrement invité à s’arrêter sur deux actions de Jésus : il monte dans la barque vide de Simon Pierre et il l’invite à prendre le large.
Jésus entre dans nos vides pour les remplir de sa présence
Comme Pierre qui a pêché toute la nuit sans rien prendre, nous faisons aussi l’expérience de l’insuccès, de la «nuit des filets vides» et des déceptions, d’engagements importants sans résultats désirés. «Chaque jour, la barque de notre vie quitte les rives de notre maison pour voguer sur la mer des activités quotidiennes; chaque jour, nous essayons de "pêcher dans la mer", de cultiver des rêves, de poursuivre des projets, de vivre l'amour dans nos relations». Nous faisons face à un sentiment de défaite, tandis que la déception et l’amertume naissent dans nos cœurs.
C’est en ce moment que Jésus choisit de monter dans notre barque vide, pour proclamer l’Évangile au monde entier. «Cette barque vide, a indiqué le Saint Père, symbole de notre incapacité, devient la "chaire" de Jésus, le pupitre d'où il proclame la Parole». Il vient dans notre vie quand nous n’avons rien à lui offrir ; il entre dans nos vides et les remplit de sa présence ; il se sert de notre pauvreté pour proclamer sa richesse, de nos misères pour proclamer sa miséricorde.
Accueillir Jésus et nous laisser orienter par lui
Jésus, a poursuivi le Pape, n’a pas besoin d’un bateau de croisière, une pauvre barque «déglinguée» lui suffit. Il attend que nous puissions l’accueillir, que nous mettions à sa disposition le peu que nous avons. Notre péché qui nous fait sentir indigne de Lui est une excuse qui ne plait pas au Seigneur, car elle l’éloigne de nous, alors que Lui se veut proche : «Il est le Dieu de la proximité: il ne cherche pas le perfectionnisme, mais l'accueil», Il veut monter dans notre barque vide telle qu’elle est, a insisté François.
Jésus reconstruit en nous la confiance
Par le fait d’être monté sur sa barque et d’y avoir prêché, Jésus a reconstruit la confiance de Pierre, a déclaré le Pape François, en parlant de la deuxième action. A son tour, Pierre fait confiance en «prenant le large» et en jetant les filets, en s’appuyant non pas sur les techniques des pêcheurs qu'il connaissait bien, mais sur la nouveauté de Jésus. Si nous accueillons Jésus sur notre barque, nous pouvons nous aussi naviguer sur la mer de la vie sans crainte, sans céder à la déception lorsque nous n’attrapons rien, et sans céder au «il n’y a plus rien à faire», a exhorté le Saint Père.
Chasser le pessimisme et la méfiance
Le Pape a terminé son exhortation en invitant à chasser le pessimisme, la méfiance et à prendre le large avec Jésus, qui nous ouvre des nouvelles possibilités, afin de participer à la pêche miraculeuse avec Lui. «Toujours, dans la vie personnelle comme dans la vie de l'Église et de la société, il y a quelque chose de beau et de courageux que l’on peut faire. Nous pouvons toujours recommencer, le Seigneur nous invite toujours à nous remettre en jeu car il ouvre des nouvelles possibilités. Acceptons donc l'invitation: chassons le pessimisme et la méfiance et prenons le large avec Jésus! Même notre petite barque vide participera à une pêche miraculeuse».
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