Audience générale: lutter contre la corruption du monde, à l’exemple de Noé
Claire Riobé - Cité du Vatican
Poursuivant sa série de catéchèses sur le thème de la vieillesse, le Pape François est revenu, lors de l’Audience générale de ce 16 mars, sur la figure de Noé. Alors que notre monde actuel est soumis à diverses contraintes et pressions, où domine la corruption, la vocation de Noé, choisi par Dieu parmi les anciens, est riche d’enseignements.
Le récit biblique de Noé et de ses contemporains condamne l’insouciance de l’être humain, qui se limite à jouir de la vie en en perdant le sens et la dignité. Les biens du monde étaient alors consommés sans se soucier de la qualité spirituelle de la vie, et le peuple de Dieu vivait la corruption comme si elle faisait partie de la normalité.
Notre époque n’est pas exempte de ces formes de perversion, a averti dans sa catéchèse le Pape François. D'un côté, «nous avons l'optimisme de l'éternelle jeunesse, enflammé par les extraordinaires progrès de la technologie, qui nous dépeint un avenir rempli de machines plus efficaces et plus intelligentes que nous, qui soigneront nos maux et imagineront les meilleures solutions pour que nous ne mourions pas», exprime le Saint-Père. De l’autre «il semble que le symbole du déluge gagne du terrain dans notre inconscient» collectif, avertit François, mentionnant l’impact de la pandémie et de la question de l'arme atomique dans les esprits.
Les dangers d'une corruption devenue normalité
Les tentations de notre époque évoquées par le Saint-Père sont une forme de corruption moderne, «qui amoindrit nos défenses, émousse notre conscience et nous rend - même involontairement - complices.» La corruption devient normalité à travers notre insouciance, qui nous touche tous individuelemment et collectivenement, alerte François.
C’est ainsi que la figure de Noé, qui s’est vu confier la sauvegarde de la Terre à une période critique pour l’humanité, peut être pour chacun de nous une voie de conversion. «Dieu confie la tâche à la fidélité du plus ancien de tous», note François. «La vieillesse sauvera-t-elle le monde ? Dans quel sens ? (...) Vie au-delà de la mort ou juste survie jusqu'au déluge ?»
La vieillesse, ressource pour les jeunes générations
La vieillesse «est bien placée pour saisir la supercherie de cette normalisation d'une vie obsédée par la jouissance et vide d'intériorité», considère François. «Une vie sans pensée, sans sacrifice, sans intériorité, sans beauté, sans vérité, sans justice, sans amour.» Les personnes âgées, par leur particulière sensibilité aux attentions, aux pensées et aux marques d’affection peuvent ainsi témoigner aux jeunes générations de ce qui rend vraiment humain.
«Nous avons tellement besoin de la sagesse des anciens face à la corruption», insiste François. «Nous, personnes agées, nous devons prendre soin des jeunes et de la vie.» Noé est un exemple d'une «vieillesse régénérative» affirme le Souverain Pontife. «Il ne se plaint pas, il ne récrimine pas, mais il prend soin de l'avenir de la génération qui est en danger. En prenant soin de la vie, sous toutes ses formes, Noé accomplit le commandement de Dieu et répète le geste tendre et généreux de la Création.»
Le successeur de Saint Pierre a conclu en lançant un appel à toutes les personnes âgées : «Vous avez la responsabilité de dénoncer la corruption humaine, dans laquelle nous avançons avec relativisme, comme si tout était licite (...). Allons de l'avant, le monde à besoin de jeunes forts qui vont de l'avant et de personnes agées sages !»
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